L’aéroport de Bruxelles est le plus polluant

Les auteurs de l’étude ne sont pas spécialisés dans les questions aériennes. Il s’agit de trois personnes, des ingénieurs, dont le porte-drapeau, Jean-Noël Lebrun, est polytechnicien. Français, ce dernier s’est installé voici un an à Woluwe-Saint-Lambert et dit adorer Bruxelles. Mais il n’a pas digéré le plan Wathelet et a donc décidé de proposer ses services aux associations militantes. « Une analyse rigoureuse pour s’éloigner du politique politicien », explique-t-il.
Les habitants des communes de la périphérie Est, survolées lors des atterrissages, se sentiront peut-être lésés par le fait que seuls les décollages sont pris en compte dans l’étude. Les décollages constituent la « phase la plus bruyante », justifie l’étude. Jean-Noël Lebrun précise également que son étude compare les chiffres moyens par vol et non le total survolé pour parer à la critique éventuelle selon laquelle il serait logique que le nombre de personnes survolées soit plus important depuis la mise en œuvre du plan Wathelet, puisqu’il s’agit du principe même de la dispersion des vols. « Le nombre de personnes touchées en moyenne par vol est donc un meilleur indicateur, indiscutable », conclut-il.
Un autre chiffre parlant, enfin : la pollution sonore produite par les décollages à Bruxelles atteint, selon l’étude, un coefficient de « surpollution » égal à 8,80 par rapport à la moyenne des autres aéroports européens. Cela signifie que « chaque avion touche plus d’habitants que huit avions des autres grands aéroports européens », commente le polytechnicien.
L’étude a été envoyée au Premier ministre et à un grand nombre de responsables politiques. Le comité Tervueren-Montgomery demande lui aussi un moratoire sur le plan Wathelet.