Qui sont les Yazidis poursuivis par les djihadistes?

Qui sont les Yazidis ?
Ils se définissent surtout par leur croyance qui combine des dogmes du Coran et des croyances antérieures à l’Islam. Des apports gnostiques, une pensée qui considère les hommes comme des dieux enfermés dans un monde matériel par un mauvais dieu, complètent le credo. La figure yazidie la plus emblématique est Malek Taous, l’ange-paon. Un personnage que la plupart des musulmans assimilent à Satan ce qui a valu aux Yazidis des persécutions et le surnom d’« adorateurs du diable ».
Le peuple yazidi vit-il exclusivement en Irak ?
Les Yazidis se trouvent principalement dans la région du Kurdistan irakien, même si on dénombre d’importantes communautés en Géorgie et en Arménie. L’Allemagne, les Etats-Unis et le Canada abritent également un certain nombre de Yazidis. En Irak, le principal lieu de culte se trouve au nord de Mossoul. La population est répartie sur deux zones. Les provinces de Dahuk et de Ninive et la région du Sinjar, historiquement yazidie. C’est dans cette région, toute proche de la Syrie, que les combats entre les djihadistes de l’Etat Islamique et les forces kurdes ont lieu. Le flux de réfugiés yazidis cherche logiquement à rejoindre les abords de la ville de Dahuk.
Quelles sont les relations des Yazidis avec les Kurdes et le gouvernement ?
Depuis les années 1970, les bastions yazidis se sont vidés de leur population par des mesures de collectivisation de Saddam Hussein. Après la chute du régime, ils se sont retrouvés au milieu des tensions entre les Kurdes, le nouvel Etat et l’insurrection sunnite. Depuis 2003 et l’invasion américaine, les partis politiques kurdes se sont établis dans certaines zones-refuges comme Sinjar. La population yazidie, toujours tiraillée, s’est progressivement intégrée, notamment au marché de l’emploi. Actuellement, la perception des Yazidis est très différente selon les communautés. Ils sont mis en avant par l’intelligentsia nationaliste et protégés par les partis kurdes. Leurs croyances considérées comme hérétiques leur valent pourtant le mépris d’une grande part de la population irakienne.