De Weverdévoilépar De Wever


Bruno De Wever ne tourne pas autour du pot : le nationalisme n’est de droite (comme aujourd’hui) ou de gauche qu’en fonction des circonstances et de ceux contre lesquels il s’insurge. La N-VA n’ayant, selon l’universitaire, qu’un but : accomplir l’évolution vers l’indépendance, tant les sentiments anti-belges sont constitutifs du nationalisme flamand et de la base militante de la N-VA. La participation au gouvernement fédéral ne serait donc qu’une manœuvre tactique, une étape intermédiaire, rendue nécessaire par les résultats des élections et leurs suites, pour mieux démanteler la Belgique.
Voilà qui nous emmène bien loin de « l’idéalisme » et de « l’analyse socio-économique rationnelle » de Bart De Wever, dont le Michel Delbaere, le président du patronat flamand (Voka), voulait convaincre les francophones ce week-end dans nos colonnes. Il y évoquait même une trêve communautaire potentiellement de longue durée.
Alors que nous l’interrogions sur les intentions réelles de la N-VA – « Vous dites aux francophones d’oser être la petite grenouille qui va faire traverser la rivière au scorpion, sans risque d’être piqués ? » –, Michel Delbaere se voulait rassurant : « Donnez-moi une bonne raison pour laquelle on voudrait se débarrasser de ce modèle belge et de la Wallonie ? », « Bart De Wever », lui répond Bruno, l’autre De Wever.
Cette réponse confortera ceux qui ont décidé de ne pas monter dans l’attelage kamikazo/suédois. Pas sûr en fait qu’elle surprenne vraiment les libéraux qui s’y risquent et comptent sur les patrons flamands pour les protéger de l’atavisme séparatiste de la N-VA. Au mieux, ceci leur sert de dernier avertissement. Au pire, si au bout du compte – cinq ans ? avant ? – c’est Bruno De Wever et non Michel Delbaere qui avait raison, les seuls francophones de ce gouvernement peu banal ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas.