Qui se soucie encore du vol MH17 abattu en Ukraine?

Le ministre russe des Affaires étrangères accuse les Occidentaux et Kiev d’avoir « perdu tout intérêt » dans l’enquête sur l’avion malaisien abattu en Ukraine. Alors que Russes et Ukrainiens s’accusent mutuellement, les recherches continuent, en silence.

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Que s’est-il passé ? Le 17 juillet, un avion de la compagnie Malaysia Airlines en provenance d’Amsterdam s’écrase dans l’est de l’Ukraine. A bord, 298 passagers, dont 193 Néerlandais. Tous sont tués dans l’accident. L’appareil, qui survolait le territoire contrôlé par les séparatistes pro-russes dans la région de Donetsk, aurait été touché par un missile sol-air. Rapidement, une équipe d’experts internationaux est envoyée sur place. Mais les recherches sont suspendues début août : les combats qui font rage autour de la zone de débris rendent impossible la poursuite du travail des experts ; malgré une résolution de l’ONU demandant aux séparatistes un accès libre et sécurisé à la zone.

Où en est l’enquête ? Les Pays-Bas comptant le plus grand nombre de victimes, c’est la justice néerlandaise qui a pris en charge la coordination de l’enquête internationale – à laquelle participent, entre autres, les Etats-Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Le 22 juillet, les séparatistes pro-russes ont remis deux boîtes noires à la Malaisie, ensuite transférées vers les Pays-Bas – mais celles-ci n’apportent aucune information quant à l’origine du tir.

Les services secrets ukrainiens ont, quant à eux, diffusé un enregistrement mettant directement en cause les séparatistes, qui s’est finalement avéré être un montage. L’Ukraine a également affirmé que l’avion avait été touché par un obus provenant d’un tir de roquette ; un constat ni confirmé ni infirmé par les autorités en charge de l’enquête. Depuis, c’est le grand silence sur l’affaire.

Que dénonce Moscou ? Les séparatistes et les autorités ukrainiennes (soutenues par les Etats-Unis) continuent de se renvoyer la balle, s’accusant mutuellement d’avoir tiré sur l’appareil. Dernière offensive en date : celle du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui a affirmé lundi lors d’une conférence de presse (en parlant des Russes) : « Nous sommes en fait les seuls à continuer à prêter attention à ce problème. » Il en a profité également pour dénoncer le manque de transparence de l’enquête. « Après les premières accusations presque hystériques visant la Russie et les rebelles, leurs auteurs gardent le silence », a-t-il souligné, enfonçant une nouvelle fois le couteau dans la plaie ukrainienne. Certains médias affirment désormais que plusieurs pays, dont les Pays-Bas et la Belgique, auraient signé un « accord de non-divulgation », interdisant toute révélation sur l’enquête. Rien n’a été confirmé et, en attendant, aucune preuve évidente de la culpabilité de l’un ou l’autre camp n’a encore été apportée.

 

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