Le crayon liégeois des «urban sketchers»


Depuis ce mercredi et jusqu’à samedi, une dizaine d’« urban sketchers », mouvement mondial né aux Etats-Unis, parcourent au pas rêveur les rues du centre historique de Liège. « Nous faisons tous la même chose : dessiner la ville, du petit-déjeuner au souper », explique le Liégeois Gérard Michel, ancien professeur de dessin d’architecture à St-Luc qui, avec le soutien de l’Émulation, a invité une délégation de « sketchers » européens en Cité ardente. À l’issue de ces quatre jours de déambulation, les carnets déployés seront exposés à la salle des pieds légers au sein du Théâtre de Liège. « Pour l’occasion, nous avons construit des tables de dix mètres de long », explique Jean-Paul Gomez, secrétaire de la Société libre d’Émulation.
Assis sur un mini-tabouret, Florian Afflerbach croque une succession de bicoques situées dans l’impasse de l’Ange. Minutieusement, il trace au crayon les détails de ce lieu pittoresque. « J’aime dessiner en groupe puis comparer, à la fin de la journée, les travaux, explique ce professeur de dessin d’architecture à l’université de Dortmund. « Je voyage beaucoup pour mon travail mais je ne vois rien. Là, je prends le temps de sentir les choses et les gens », explique René Fijten, architecte industriel établi à Heerlen. Venue de Séville, Inma Serrano tourne le dos à la minutie de ses camarades et jette sur le carton des nappes de couleurs, à l’aquarelle. « J’aime dessiner rapidement l’ambiance d’un endroit où cela bouge », déclare-t-elle en montrant un instantané du café Randaxhe. D’une page à l’autre, son carnet ressemble déjà à la fresque colorée d’un Liège expressif.
« Jusqu’à vendredi, nous sommes une dizaine à dessiner mais samedi, une centaine d’urban sketchers débarquent pour la journée », explique Gérard Michel qui, grâce au réseau très actif sur la toile, a invité tous azimuts.