La technologie s’allie à l’Histoire

MONS L’ASBL Art-Chétype propose des bornes interactives au BAM

Temps de lecture: 3 min

Cahier d’école, Plus d’Allemands plus d’Anglais, Beau jour pour mourir. Ces trois vers qui ne semblent pas rimer ensemble forment pourtant un haïku, un court poème japonais. Ils sont le fruit de l’association inédite et unique de trois objets pris au hasard parmi la dizaine proposée au sein de l’exposition du musée des Beaux-Arts de Mons (BAM) consacrée à la bataille de Mons.

Ces objets, fabriqués au moyen de l’impression 3D sont en fait des reproductions de vrais objets exposés dans le musée : un casque allemand, un trombone écrasé, un tambourin… Ces reproductions sont placées sur plaquettes qui contiennent des puces électroniques. « Chaque visiteur choisit trois de ces dix objets et vient les placer sur les trois bornes numériques dans l’ordre qu’il souhaite, explique Aurélien Giraudet, un artiste montois qui a imaginé le concept. La puce s’active et sur l’écran situé en face des bornes apparaît la phrase qui correspond à l’objet. Les trois objets délivrent chacun une phrase, un vers qui, ensemble, forment un haïku. »

La particularité est que les combinaisons possibles sont infinies car la phrase délivrée dépend non seulement de l’objet choisi mais aussi de la borne sur laquelle il est placé. Un outil ludique qui incite le visiteur à participer à l’exposition baptisée « Les objets témoignent ». « Nous faisons littéralement témoigner les objets, explique Cédric Sabato, directeur artistique de l’ASBL l’Art-Chétype. Notre association a pour objectif de recréer du lien social au travers des nouvelles technologies et de permettre au public, grâce à celles-ci, d’avoir accès à des domaines qui lui sont souvent étrangers comme, dans ce cas, l’art contemporain. »

Ici, le lien social s’établit via internet et les réseaux sociaux. « Chaque haïku créé est directement envoyé sur notre site internet : www.haikumons.be sur lequel les visiteurs peuvent ensuite retrouver leur haïku et le partager allègrement sur les réseaux sociaux, raconte Cédric Mélis, le président de l’association. C’est un vrai outil pédagogique car on peut imaginer ensuite que dans un cours de littérature, le professeur invite les élèves à compléter leur poème en rédigeant eux-mêmes un haïku par exemple. » Les multiples phrases des objets de l’exposition ont été imaginées par un spécialiste des haïkus, Daniel Charneux, qui s’est creusé la tête pour faire correspondre les mots aux objets mais aussi pour que toutes les combinaisons possibles aient un sens.

Loin du gadget, ces objets-poèmes offrent une vraie plus-value à l’exposition qui se fait ainsi un nom sur les réseaux sociaux auquel elle n’aurait pas accès naturellement. Les responsables du BAM n’ont d’ailleurs pas choisi au hasard les artistes d’Art-Chétype : ces derniers ont contribué au succès de l’expo Warhol au travers de leur « pop- maton » dans lequel, à la manière d’un photomaton, ils proposaient aux visiteurs de s’offrir un autoportrait warholien. « Les photos ont fait le buzz sur Facebook où encore aujourd’hui, bon nombre d’utilisateurs ont laissé leur portrait warholien comme photo de profil », explique Aurélien Giraudet.

Un succès d’autant plus louable que ces artistes n’ont pour l’heure aucune visée commerciale, leur objectif étant avant tout de mettre leur ingéniosité et les nouvelles technologies au service du plan grand nombre. « Même si les sollicitations ne manquent pas », confient-ils.

 

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