5.315 Bruxellois exclus du chômage dès 2015

Au 1er janvier, 5.315 personnes pourraient être exclues du chômage. Elles iront donc au CPAS. Les communes du croissant pauvre sont les plus touchées.

Journaliste au service Bruxelles Temps de lecture: 3 min

Les calculs du nombre de Bruxellois qui seront exclus du chômage au 1er janvier 2015 se précisent. L’Union des villes et des communes bruxelloises a demandé un recensement des cas, commune par commune. Les entités faisant partie du croissant pauvre verront la facture de leur CPAS augmenter le plus.

Pour rappel, au début du gouvernement Di Rupo, il avait été décidé que les personnes n’ayant pas assez travaillé, ne pourraient plus toucher le revenu d’insertion après trois ans. Lors de cette annonce, les syndicats avaient directement réagi en estimant à 50.000 le nombre de personnes concernées.

Au printemps dernier, les conditions ont été revues. Si le demandeur d’emploi a moins de 36 ans, il doit avoir travaillé 312 jours au cours des 21 mois précédant la demande. Entre 36 et 49 ans, il faut comptabiliser 468 jours au cours des 33 derniers mois et à partir de 50 ans, le nombre de jours travaillés se monte à 624 sur une période de 42 mois.

A partir de ces nouvelles règles, il a été possible de déterminer commune par commune, les personnes qui seront concernées. Les données prises en compte sont celles d’août 2014. Les chiffres sont donc une estimation du nombre de chômeurs pour lesquels le droit de base arrive théoriquement à échéance au 1er janvier 2015.

Les personnes ont été réparties en plusieurs catégories. En effet, selon la composition de leur ménage, le montant de l’allocation qu’elles pourront demander au CPAS sera différent. Si elles cohabitent avec une personne travaillant, leur allocation sera bien moindre que si elles sont seules avec au moins un enfant à charge.

« On voit aujourd’hui que 45 % des personnes exclues toucheront un revenu du CPAS. Celles vivant avec une personne ayant un emploi, n’auront droit à rien, explique Zoé Genot, cheffe de groupe Ecolo au parlement bruxellois. Les femmes seules avec enfant et qui ont travaillé à temps partiel seront les plus touchées. De plus, pour les communes, cela représente une charge supplémentaire. Le fédéral avait annoncé une compensation journalière de 49,12 euros par dossier mais il n’est pas certain que le gouvernement de Charles Michel l’honore. »

Au regard des chiffres, les communes du croissant pauvre connaîtront une plus forte augmentation. Ainsi, Molenbeek comptera 749 exclus, soit 0,79 % de sa population totale contre 45 personnes soit 0,11 % de la population pour Woluwe-St-Pierre. Quelques communes plus petites comme Berchem, Ganshoren et Koekelberg enregistreront une importante augmentation, tout comme Saint-Josse, dont 12 % de la population émarge déjà au CPAS.

Augmentation des dotations aux CPAS

« Ce sont les CPAS les plus défavorisés qui vont être les plus pénalisés. Cela va à l’encontre de la solidarité, complète Zoé Genot. Ces nouveaux bénéficiaires vont pouvoir demander d’autres aides pour leur logement, leur chauffage… Elles vont aussi être exclues de certaines politiques de mise à l’emploi puisqu’elles ne seront plus chez Actiris. »

Du côté d’Actiris, la mesure n’enchante pas. Début septembre, l’organisme a reçu de l’Onem la liste des personnes concernée. « Nous leur avons envoyé un courrier personnalisé afin de les informer de leur situation, explique Grégor Chapelle, directeur d’Actiris. Nous leur rappelons également qu’elles peuvent obtenir une prolongation de leurs droits si elles sont déclarées à 33 % en incapacité de travail par un médecin agréé par l’Onem ou si elles ont des problèmes de santé physique ou mentale importants. Elles doivent ensuit rentrer dans un trajet d’accompagnement spécifique. On leur demande donc de s’autostigmatiser ou de perdre leurs allocations. C’est un peu comme choisir entre la peste ou le choléra. »

Le directeur d’Actiris craint cependant que les délais soient trop courts. « Le nombre de médecins agréés par l’Onem ne sera pas suffisant pour que la personne soit vue dans les temps. C’est pourquoi nous demandons trois mois supplémentaires. »

 

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