Arne Quinze: «On va construire tout ça en vingt jours!» (vidéo)
Bruxelles ou Ostende avaient déjà pu apprécier votre talent mais ce sera votre première installation en Wallonie : une émotion particulière ?
Oui, de la fierté ! Pour moi, Bruxelles, la Wallonie, la Flandre, c’est la Belgique. Il n’y a pas de différence. Partout je me bats pour transformer nos villes en musées de plein air. A Mons, tout le monde sait encore dire bonjour. Il y a un côté chaleureux qui me plaît. C’est la raison pour laquelle, j’ai tout de suite dit oui au projet. On m’a offert la rue principale, celle qui monte vers la Grand-Place. Mon installation sera comme une nouvelle porte de ville. La rue appartient aux gens. Il faut ramener la culture en ville, cultiver le mélange des gens et des architectures.
Certains disent que Mons est trop petite pour de grands projets, que trop d’argent sera dépensé pour Mons 2015…
Je ne suis pas ici pour gagner de l’argent. La même installation aux Etats-Unis coûterait trois ou quatre fois plus cher. Mons est une petite ville où tout passe moins inaperçu. On peut y apporter une vraie énergie. New York, Londres, Paris n’ont pas besoin d’être capitale culturelle pour attirer du monde. Arrêtons de tout critiquer dans ce pays ! Elio Di Rupo s’est tout simplement mieux battu que d’autres pour décrocher le titre de capitale européenne de la culture. Toutes les villes avaient les mêmes chances d’y arriver que Mons. Mais c’est lui qui a gagné.
Quelle sera l’inspiration de cette « forêt d’allumettes » ?
Pour la dessiner, je me suis laissé influencer par le peintre William Turner. Il y a dans ses tableaux un mouvement qui fait rêver, où l’on sent la violence de la nature, en même temps la fragilité de la peinture. C’est ça que j’essaierai de mettre dans cette installation en jouant de plusieurs couleurs de bois différentes. La première semaine de novembre, on prépare tout. Je reviendrai de Manille, après un détour par la Chine où je prépare trois grandes installations. Nous sommes extrêmement bien organisés. On va construire tout ça en vingt jours avec une équipe de vingt personnes !