Melanie De Biasio fait le tour du monde

En concert au Cirque royal, Melanie De Biasio a connu une année pleine de surprises. Son album « No Deal » est célébré aux quatre coins du globe. Rencontre avec une artiste qui fait les choses à sa façon.

Journaliste aux services Culture et Médias Temps de lecture: 3 min

En sortant de notre entretien avec Melanie De Biasio, on pense à ce surnom donné à Maria Callas pour marquer sa singularité. L a Callas ! Et on se dit qu’il n’est pas improbable qu’un jour, on parle de la De Biasio tant la chanteuse carolo est, par bien des aspects, à part.

Hors du temps, au-delà des modes et des étiquettes, Melanie De Biasio a sorti avec No Deal un disque intemporel, ovni aux couleurs jazz et blues de 33 minutes qui est aujourd’hui célébré de New York à Berlin et de Londres à Paris. Un réel succès international venu à pas feutrés, sans s’annoncer, peut-être aussi important que celui que connaît Stromae en dehors des pays francophones. C’est de cela dont on voulait la faire parler, de ses passages à la BBC radio et dans l’emblématique émission télé de Jools Holland en Angleterre (une première pour une artiste belge depuis Zap Mama en 1995), de ses concerts à Rock Werchter et New York et de ses tournées avec Eels ou Agnes Obel, bref du prestige qui entoure un succès inattendu et excite le journaliste soudain pris de fierté nationale… Mais Melanie De Biasio ne pense pas de cette manière. Chez elle, aucun calcul, tout semble au contraire se rapporter à l’humain.

« Ce n’est pas une question de territoire. Les États-Unis ne sont pas un fantasme. Jools Holland, je ne connaissais pas l’émission. Ce qui est bon, c’est de partager la musique. Les portes se sont ouvertes au fur et à mesure sans que j’aie eu le temps d’avoir des ambitions de ce type. Mon ambition est d’être présente dans le moment et de faire des concerts dans de bonnes conditions afin que l’expérience soit mise en avant et puisse être partagée. »

C’est l’autre sujet qui nous occupe. En concert au Cirque royal de Bruxelles avant une tournée des théâtres belges en janvier, Melanie De Biasio entreprend le live comme une réécriture permanente de son répertoire, une expérience chaque soir différente. En clair, tout est improvisé, de la setlist à la couleur que vont prendre les chansons : « L’improvisation, c’est être dans le moment présent et tout donner. » Et voilà comment la De Biasio a persuadé le Later… With Jools Holland de changer son light show pour la première fois depuis ses débuts en 1992… « Ce que j’ai pris de cette école de jazz, c’est que l’improvisation équivaut à une construction. S’il n’y a pas de construction, s’il n’y a pas d’histoire, c’est-à-dire un début et une fin, alors tu ne prends pas l’auditeur, car ce que l’auditeur attend, c’est une histoire. »

C’est aussi le fil rouge qui guide un album de remixes fomenté par le DJ de la BBC Gilles Peterson qui sortira le 23 février. Histoire de clore le chapitre No Deal  ? « Non. En fait, c’est le début. Cette année, en près de six mois, on a fait quatorze pays différents. C’est comme des graines qu’on a semées il y a quelques mois qui sont seulement en train de prendre forme… »

Melanie De Biasio au Cirque royal ce mercredi 12 novembre avec Kris Dane en première partie. Infos et réservations : http://cirque-royal.org/ ou 02 218.20.15.

 

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