L’UE se prépare à l’offensive contre les sacs plastiques à usage unique

Les gouvernements et les députés européens sont convenus lundi soir de passer à l’offensive contre les sacs en plastique à usage unique pour empêcher qu’ils asphyxient sols et mers du continent, a indiqué une source européenne.

Temps de lecture: 3 min

Le Conseil, qui représente les 28 Etats membres, et le Parlement européen ont conclu un accord prévoyant que les Etats ne l’ayant pas encore fait imposent que ces sacs soient payants d’ici 2018, et/ou limitent leur consommation annuelle à 90 sacs par habitant d’ici 2019. En 2025, la consommation annuelle ne devra pas dépasser 40 sacs par habitant, précise ce projet de législation.

Il doit être avalisé vendredi par le Conseil et lundi par la Commission environnement du Parlement.

Ces mesures ont été fixées sous pression des Etats les plus vertueux en la matière, notamment scandinaves, et des députés européens, qui ont bataillé pour imposer des objectifs contraignants de réduction. Les nouveaux Etats membres d’Europe de l’Est y étaient au contraire réticents.

A titre d’exemple, les Danois ou Finlandais affichent une consommation annuelle de quatre sacs par habitant, contre plus de 460 pour les « cancres » portugais ou polonais, tandis que le score français est de 80 sacs par an et habitant, dans l’attente de l’interdiction nationale prévue à partir de janvier 2016.

Sont visés les sacs à poignée dits « légers » (d’une épaisseur inférieure à 50 microns) encore libéralement distribués dans nombre de supermarchés européens.

Plus de 90 % des quelque 100 milliards de sacs plastiques mis sur le marché de l’UE rentrent dans cette catégorie. Selon la Commission européenne, plus de 8 milliards par an de ces sacs finissent en déchets sauvages, disséminant des microparticules plastiques dans la nature.

La Grande-Bretagne, montée au créneau pour défendre son industrie plastique, a toutefois remporté une victoire. Réclamée par le Parlement européen, une possible interdiction des sacs oxo-dégradables est renvoyée à plus tard, en fonction d’études scientifiques et d’impact socio-économique que la Commission s’est engagée à mener.

Les écologistes soupçonnent ces sacs, censés être biodégradables à l’issue d’un traitement chimique, de se désagréger en fines particules de plastique restant nocives pour l’environnement et la santé.

La nouvelle Commission européenne de Jean-Claude Juncker s’est affichée en retrait sur ces ambitions, opposée à des engagements quantifiables, selon la même source.

Son numéro deux, le Néerlandais Frans Timmermans, avait de fait critiqué la semaine dernière la tournure prise par ce projet de législation, n’excluant pas son retrait au nom de l’impératif de simplification de la réglementation européenne que s’est assigné le nouvel exécutif européen.

En Wallonie

Les dégâts occasionnés par la mauvaise gestion des sacs en plastique à usage unique préoccupent le ministre wallon de l’Environnement, Carlo Di Antonio (CDH). En Wallonie, les acteurs se sont déjà engagés à limiter leur utilisation, mais le ministre veut que leur utilisation relève de l’exception.

À terme, les seuls sacs encore autorisés seront réutilisables ou en papier, selon le ministre, qui se veut cependant attentif aux besoins spécifiques des secteurs, en échelonnant notamment la mise en œuvre d’une disparition programmée de ces sacs. Des concertations seront organisées en ce sens.

 

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