Rapprochement Cuba-USA: la communauté internationale salue «une nouvelle étape»
Madrid salue « une nouvelle étape »
Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo, a salué mercredi « une nouvelle étape » dans les relations entre Cuba et les États-Unis. Cette nouvelle étape doit permettre de « mettre fin à des divergences qui durent déjà depuis 50 ans », a déclaré le ministre lors d’une brève conférence de presse à Madrid, qualifiant « d’information porteuse d’espoir » l’annonce de ce rapprochement historique. « Cet avenir ne pourra se construire que sur le respect de la démocratie et des droits de l’homme », a prévenu M. Garcia-Margallo, qui s’est récemment rendu à Cuba. Il avait alors demandé à la Havane d’accélérer ses réformes et de signer des accords internationaux sur les droits de l’homme.
L’Amérique latine salue un geste « historique »
Les pays latino-américains, même les plus critiques habituellement envers les États-Unis, ont applaudi mercredi son rapprochement historique avec Cuba, le Vénézuélien Nicolas Maduro allant jusqu’à saluer « le geste courageux » de Barack Obama. C’est une « rectification historique » et « le geste d’Obama est courageux et nécessaire pour l’Histoire », a souligné le dirigeant chaviste, pourtant l’un des plus acerbes envers le gouvernement américain en Amérique latine, une région habituée aux relations amour-haine avec son voisin du Nord.
En Equateur, le ministre des Affaires étrangères Ricardo Patiño, a « félicité Cuba et les États-Unis pour les accords obtenus », tout en glissant au passage que « les États-Unis ont libéré trois citoyens cubains emprisonnés injustement dans ce pays ».
Son homologue chilien Heraldo Muñoz a lui estimé que cette annonce marque « le début de la fin de la guerre froide sur le continent américain », ajoutant : « j’espère qu’avec cela nous aurons une normalisation (des relations) qui, je crois, fera du bien à toute la région ».
Le ministère mexicain des Affaires étrangères a partagé cet espoir, soulignant que « la décision des gouvernements de Cuba et des États-Unis converge avec la position historique de Mexique visant à la recherche de solutions pacifiques aux controverses et à encourager la paix dans l’hémisphère ».
Grand allié des États-Unis dans la région, le président colombien Juan Manuel Santos a lui célébré « l’audace et le courage du président Obama et du gouvernement cubain pour prendre cette décision qui ouvre la porte à ce que, dans un avenir, je l’espère, proche, nous puissions accomplir le rêve d’avoir un continent où règne la paix totale entre les nations et en leur sein ».
Ban Ki-moon offre son aide aux deux pays
Le secrétaire général de l’Onu Ban Ki-moon a « salué chaleureusement » la décision des États-Unis et de Cuba et leur a offert l’aide de l’Onu. « Les Nations unies sont prêtes à aider ces deux pays à développer leurs relations de bon voisinage », a déclaré M. Ban lors d’une conférence de presse. Il a remercié les présidents cubain et américain, Raoul Castro et Barack Obama, « pour avoir franchi cette importante étape vers la normalisation des relations » et a souligné qu’il s’agissait d’une « nouvelle très positive ».
Le Vatican « très satisfait »
Le pape François a exprimé mercredi sa « grande satisfaction » pour la « décision historique » de Cuba et des États-Unis d’établir des relations diplomatiques, a indiqué le Saint-Siège, confirmant une médiation personnelle du pape. Dans un communiqué, le Vatican a confirmé l’envoi de deux lettres du pape aux présidents Raul Castro et Barack Obama. Il a confirmé aussi que le Vatican avait reçu des délégations des deux pays en octobre, et avait offert ses « bons offices ».
Le Canada « félicite » les deux pays
Le Premier ministre canadien Stephen Harper a salué le rapprochement historique amorcé par Cuba et les États-Unis, faisant part de sa satisfaction que les négociateurs des deux pays se soient réunis au Canada. « Le Canada s’est réjoui d’être l’hôte de hauts dirigeants des États-Unis et de Cuba, ce qui leur a permis de tenir ces importants pourparlers avec la discrétion nécessaire », a déclaré M. Harper dans un communiqué. « Le Canada favorise pour Cuba un avenir ouvert aux valeurs fondamentales que sont la liberté, la démocratie, le respect des droits de la personne et de la règle du droit », a ajouté le Premier ministre canadien.
Un « tournant historique » affirme l’Union européenne
L’Union européenne (UE) a qualifié de «tournant historique» l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques. «Aujourd’hui, un nouveau mur commence à tomber», a déclaré dans un communiqué la chef de la diplomatie de l’UE Federica Mogherini, ajoutant que les 28 espéraient à leur tour nouer des relations «avec l’ensemble de la société cubaine».