Une citoyenne belge, fille illégitime de Juan Carlos?

Fruit – présumé — de cette idylle, Ingrid est née le 5 août 1966. A cette époque-là, Juan Carlos de Bourbon n’est pas encore roi d’Espagne, mais il est déjà marié depuis trois ans à Sofia de Grèce, et ses deux filles, Elena et Cristina, ont déjà vu le jour, en 1963 et 1965.
L’histoire aurait pu en rester là et Ingrid Sartiau ne pas faire cas de la pour le moins curieuse confession de sa mère… D’ailleurs, ce n’est qu’en 2012, en découvrant l’histoire d’Alberto Sola, un catalan qui se déclare – lui-aussi - fils illégitime de Juan Carlos, qu’elle se lance dans une enquête sur la véritable identité de son père. Quelques tests ADN plus tard, Ingrid et Alberto se découvrent « un parent commun à 90,8 % » selon les affirmations d’Ingrid Sartiau au SoirMag.
S’agit-il de l’ancien roi Juan Carlos ? Ce sera à la Justice espagnole d’y répondre. Après avoir vu une première demande rejetée en 2012 – Juan Carlos étant roi, « sa personne [n’était] pas sujette à responsabilité » devant la Justice espagnole selon les lois en vigueur –, la citoyenne belge a remporté ce mercredi une victoire symbolique. Le Tribunal Suprême espagnol, la plus haute instance juridique du pays, a accepté d’examiner sa demande de recherche en paternité.
Il faut dire que les circonstances ont changé : depuis son abdication en juin dernier, Juan Carlos, âgé de 77 ans depuis quelques jours, ne bénéficie plus que d’une immunité partielle. Visé pour la première fois par une action en justice, le père de Felipe VI a désormais vingt jours pour répondre à la demande judiciaire et faire connaître son point de vue dans cette affaire.
Ensuite, une audience pourrait avoir lieu – vraisemblablement avant l’été - et pourrait même être publique, à moins que les deux parties ne parviennent à un accord. Entre-temps, Ingrid peut également solliciter une preuve d’identification par ADN, sur laquelle les magistrats du Tribunal Suprême devront se prononcer – la juger recevable ou non - avant la tenue de l’audience.
Elle a également la possibilité de demander à ce que l’ancien souverain soit interrogé par la Justice. C’est donc un scénario inédit qui s’ouvre pour la famille royale espagnole, déjà marquée par la mise en examen fin décembre de Cristina, la sœur de Felipe VI, pour fraude fiscale.