Si on ne met pas fin à ces dérives, si on n’interdit pas ces banderoles dans les tribunes, si on n’est pas capable de faire la différence entre la provocation et l’incitation à la violence et à la haine, comment pourra-t-on sérieusement parler de fair-play et de respect aux centaines de milliers d’enfants qui jouent au foot dans le Royaume ? Et aux millions de supporters ? Reste à savoir qui va s’élever de la mêlée pour rétablir des règles et remettre de l’ordre et du bon sens. Car les dérives de ce dimanche, à Sclessin, elles sont peut-être le reflet de la société, comme on le dit souvent, mais elles sont aussi le produit d’un climat malsain entretenu par les clubs de D1 souvent incapables de voir plus loin que leur petit intérêt personnel et trop souvent occupés à se mettre des bâtons dans les roues, par une Ligue pro toujours aussi faible et - oui - par la presse, parfois trop encline à transformer le sport en combat. Quoi qu’il en soit, tout n’est pas permis aux supporters du Standard - et aux autres - sous prétexte qu’ils seraient l’âme d’un club ou de je-ne-sais-quoi. Si on accepte sans ciller le tifo de ce dimanche, il faut arrêter tous les matchs de foot en Belgique. Sinon, on court les yeux fermés vers de pires dérives encore.
Dans plusieurs pays, on punit sévèrement ce genre de banderoles. Que va-t-il se passer chez nous ?
S’il veut garder, ou retrouver, de la crédibilité, le football belge doit agir.
Sinon, il sera complice.