Eurogroupe: pas le moindre élément d’accord avec la Grèce



« Nous avons eu des discussions intensives et constructives, mais nous n’avons pas réalisé assez de progrès pour convenir de conclusions. Nous continuerons nos discussions lors de l’Eurogroupe ordinaire de lundi prochain ».
Les rumeurs, pendant la soirée, avaient indiqué que les 19 grands argentiers, auxquels s’étaient joints Christine Lagarde, patronne du Fonds monétaire international, et Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, auraient cherché avec les deux ministres grecs comment évoquer une éventuelle « prolongation », ou un « renouvellement » du programme d’assistance à la Grèce qui vient à terme fin février. Voire un « nouveau programme » intermédiaire. Question d’éviter aux nouveaux dirigeants grecs de paraître demander la prolongation d’un programme dont le refus a été le socle de leur programme électoral.
Mais lors de la brève conférence de presse après minuit, Jeroen Dijsselbloem n’a pas voulu confirmer ces tentatives : « Il ne s’agit pas d’une question de formulation, mais des progrès que nous avons faits ce soir ». En l’occurrence, l’absence de progrès, qui ne permet même pas de travailler pendant les prochains jours jusqu’à lundi : « Nous avons tenté de décider des prochains pas pour les prochains jours. Mais pour travailler d’ici là, nous aurions dû au moins nous entendre sur une base commune ». Ce n’est pas le cas. Autrement dit, la négociation reprendra lundi prochain là où l’Eurogroupe l’a laissée mercredi soir. Soit quatre jours de perdus. À moins que quelque chose ne se débloque d’ici là…
Avant cela, les délégations des partenaires de la Grèce signalaient que les nouveaux dirigeants à Athènes ne sont pas venus avec des propositions suffisamment concrètes, ni chiffrées. Le principal point d’achoppement reste la question de la prolongation du programme d’assistance actuel. Mais, à supposer même que les Grecs finissent, comme le souhaitent les autres Européens, par demander une prolongation du programme, les membres de l’Eurogroupe souhaitent disposer déjà d’une vue plus précise et chiffrée des intentions d’Alexis Tsipras et des siens. Les Européens espéraient aussi pouvoir fixer des réunions « techniques » de dirigeants grecs avec des représentants de la troïka (Commission européenne, Banque centrale européenne, et FMI), honnie des Grecs. Il n’en a visiblement rien été non plus.
Rappelons que la Banque centrale européenne a décidé de couper à la Grèce, à la date du 28 février, les lignes de trésorerie nécessaires aux banques helléniques, et donc à l’Etat lui-même, si le pays ne trouve pas un accord avec ses partenaires sur une prolongation du programme de sauvetage actuel. Le compte à rebours continuera donc pendant quatre jours supplémentaires, sans aucun progrès.