Attentat au Mali: la victime belge, un ex-para au service de B-Fast
Il était parachutiste de formation. Il avait notamment servi au Kosovo et avait été actif au sein de la structure d’intervention rapide « B-Fast » déployée en Haïti à la suite du tremblement de terre de 2010. Père de deux filles, le lieutenant-colonel Piens avait rejoint il y a trois mois le Service européen d’action extérieure (SEAE) pour en devenir le « conseiller régional de sécurité » à Bamako.
Des suspects arrêtés
« Un magistrat fédéral et deux policiers se trouvent au Mali dans le cadre d’une visite de travail aux troupes belges. Ils sont en train de nouer des contacts avec les autorités maliennes afin d’obtenir plus d’informations », a précisé le parquet.
Deux suspects ont été arrêtés samedi et étaient interrogés. L’attentat a eu lieu dans un restaurant de Bamako dans la nuit de vendredi à samedi et a fait au moins cinq morts, trois Européens, dont un Belge, et deux Maliens, a-t-on appris de sources policières maliennes.
Ces deux suspects, dont ni l’identité ni la nationalité n’ont été précisées « sont en train d’être interrogés », a affirmé une de ces sources, ajoutant qu’ils avaient commencé à fournir aux enquêteurs des informations « intéressantes ».
La Belgique condamne un « lâche attentat »
L’attentat a entre-temps été condamné par le Premier ministre Charles Michel et le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
« Je peux confirmer qu’un Belge figure parmi les victimes tuées dans l’attentat », a indiqué le porte-parole, Michael Mareel. Ce dernier n’a toutefois pas pu donner davantage d’informations. On devrait en savoir plus dans le courant de la journée.
Les cinq victimes ont été abattues dans la nuit de vendredi à samedi alors qu’elles se trouvaient dans le restaurant La Terrasse, fréquenté par les expatriés. Sur Twitter, le Premier ministre Charles Michel a condamné « ce lâche attentat ». Il a également présenté par la même voie ses condoléances aux familles des victimes.
Le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a lui aussi condamné sur le réseau social « la terreur ignoble qui a à nouveau lâchement frappé à Bamako ». « Nos pensées vont aux victimes, dont un Belge, et à leurs proches », a-t-il conclu.
De son côté, le président français François Hollande a dénoncé « avec la plus grande force le lâche attentat » commis à Bamako et va « offrir l’aide de la France » au président malien Ibrahim Boubakar Keïta, a indiqué la présidence française dans un communiqué.
Un troisième Européen potentiellement parmi les victimes
Selon la police malienne, au moins un homme armé est entré peu après minuit heure locale dans le restaurant La Terrasse, situé dans un quartier de la capitale malienne apprécié des expatriés, et a ouvert le feu, selon la police. « C’est une attaque terroriste, même si nous attendons des précisions. Selon un bilan provisoire, il y a quatre morts : un Français, un Belge et deux Maliens », a déclaré un policier sur place.
Mais une source à l’hôpital Gabriel Toure de Bamako a ensuite indiqué qu’un troisième Européen, dont la nationalité n’a pas pu être établie immédiatement, était mort lors de son admission dans cet établissement. De plus, huit personnes ont été blessées, dont deux militaires suisses, selon cette source hospitalière.
Paris a confirmé la probabilité du décès d’un Français. « ll y a très vraisemblablement un Français, en cours d’identification, parmi les cinq victimes ayant trouvé la mort. Il n’y aurait pas de Français, en revanche, parmi les blessés, mais des vérifications sont en cours », indique le communiqué de la présidence.
Des témoins discrets
Un quotidien privé de Bamako, Le Combat, a affirmé sur son site web qu’un homme et une femme avaient ouvert le feu avec des armes de gros calibre pendant qu’un troisième assaillant montait la garde à l’entrée du restaurant, mais cette information n’a pas pu être vérifiée immédiatement. Selon ce même quotidien, des témoins ont déclaré avoir vu les agresseurs s’échapper dans au moins deux véhicules, une Mercedes noire et une BMW.
L’ambassade de France « a constitué une cellule de crise, averti les Français dès cette nuit et renforcé la sécurité de ses implantations en liaison avec les autorités maliennes », a indiqué la présidence française.
Selon un correspondant de l’AFP sur place, des pompiers ont sorti sur une civière le corps d’un Français tué dans l’établissement La Terrasse, un restaurant-nightclub situé dans le quartier très fréquenté de l’Hippodrome. Dans une rue voisine du bar, le corps d’un policier malien et celui du gardien d’un domicile privé gisaient au sol, alors qu’un peu plus loin le corps d’un ressortissant belge était également visible.
Des dizaines de policiers ont bouclé le secteur, et les rares témoins directs de l’événement refusaient de témoigner par peur de représailles.
Les voyages au Mali déconseillés
Les Affaires étrangères belges déconseillent à tout citoyen « dont la présence n’est pas indispensable » de voyager vers le Mali. Les Belges qui sont déjà sur place ou doivent impérativement se rendre au Mali devraient quant à eux « éviter les restaurants, bars et autres endroits publics fort fréquentés par les expatriés », ressort-il samedi d’une dernière mise à jour des conseils de voyage officiels communiqués sur le site internet des Affaires étrangères.