Les abeilles sauvages menacées en Europe


Les auteurs soulignent « un alarmant manque » d’expertise concernant les 1.965 espèces recensées. Les données manquent pour 58 % d’entre elles. S’ils n’ont pu clairement identifier que 77 espèces comme menacées d’extinction, ils estiment, en croisant les éléments à leur disposition, que le nombre réel frôle les 200.
L’Agence européenne de sécurité des aliments avait appelé l’UE il y a un an à redoubler d’efforts scientifiques pour parer à l’hécatombe des abeilles, déplorant notamment une « pénurie de travaux sur les abeilles autres que mellifères ».
Un rôle important de pollinisatrices
« Alors que les abeilles jouent un rôle essentiel pour polliniser nos récoltes », ce rapport prouve « l’urgence à investir dans la recherche » pour lutter contre leur déclin, selon l’UICN. « Si nous ne nous attaquons pas aux causes du déclin des abeilles sauvages, et n’agissons pas de manière urgente pour y faire face, nous pourrions payer un prix très lourd », a mis en garde le commissaire européen à l’Environnement, Karmenu Vella, cité dans un communiqué.
Selon l’UICN, dont l’étude a été cofinancée par la Commission, 84 % de la production végétale destinée à la consommation humaine en Europe dépend de la pollinisation assurée par les insectes, dont les abeilles et bourdons.
Parmi les principales menaces pesant sur les abeilles, l’étude pointe la perte de biodiversité végétale, résultat de l’agriculture intensive et de l’usage de pesticides. Elle est désignée comme responsable de la quasi-disparition dans certains pays européens de l’espèce Andrena transitoria, auparavant répandue de la Sicile à l’Ukraine.
Autre menace majeure, le réchauffement climatique, qui affecte en particulier les bourdons, dont le quart des espèces est menacé d’extinction. L’étude incrimine aussi l’urbanisation et la multiplication des incendies comme facteurs du déclin des abeilles sauvages.
Cette étude est dévoilée juste avant la « semaine sans pesticides ».