Bonjour le Premier Mai, le MR dépasse le PS en Wallonie!

Avec 25,8 % des intentions de vote, le PS se retrouve derrière le MR, pointé par Ipsos à 26,1 %. Alerte rouge et vague bleue.

Journaliste au service Politique Temps de lecture: 3 min

A deux jours du muguet, le PS hérite, en Wallonie, d’un sondage tout épines et soucis. Elio Di Rupo, qui n’est pas un rêveur, méditera. Les enquêtes ne disent pas forcément la vérité, celle qui sortirait des urnes en toute hypothèse, ajoutez que la réalité est tout autre à Bruxelles, aussi que la « marge d’erreur » sondagière est traditionnellement égale à 3 %, il n’empêche : le président du PS pourra s’avouer, à qui veut l’entendre, doublement inquiet.

D’une part, parce que son parti, d’après Ipsos, est tendanciellement en baisse, passant de 32 % des voix aux élections législatives de mai 2014, à 30 % d’intentions de vote lors d’un premier sondage en janvier dernier, puis 27,4 %, quelques semaines plus tard, au détour d’un second, enfin 25,8 % aujourd’hui… Gare à l’effet toboggan ! Et ceci n’est pas un jeu.

Un scénario, rarement, mais déjà vu

Sujet d’inquiétude, deuxième, sans doute le premier : le PS se fait doubler par le MR. Quelque chose qu’on ne voit quasiment jamais sur ces terres d’élection historiques. Elio Di Rupo se souviendra, pour se consoler ou s’alarmer, que les libéraux-réformateurs lui avaient joué ce mauvais tour déjà aux élections législatives de 2007, après les « affaires » (carolos, etc.), avant de se fourvoyer, avec Didier Reynders, dans la tentative avortée de lancer l’« Orange bleue » fédérale, et que les sondages, toujours eux, avaient promis l’enfer aux rouges jusqu’aux élections suivantes, de 2009, qui furent, contre toute attente, celles de la rédemption… Six ans plus tard, les y revoilà, à la stupeur et aux tremblements. De quoi s’interroger, dans le désordre (façon de dire) sur le leadership, l’organisation, le projet, la stratégie…

Toujours est-il que le PS éprouve toutes les difficultés à se déployer dans l’opposition au fédéral tout autant qu’à se redéployer au gouvernement wallon, son point d’ancrage en principe. Dur ? Oui. Son « chantier des idées » (tout recommence toujours par là), lancé à Liège il y a un mois, se mue à lui seul en opération de sauvetage.

Le MR peut se réjouir. Il ne progresse pas (si : 0,3 %) par rapport aux élections de mai 2014, mais la stabilité est un succès pour lui à ce stade, après avoir « osé » s’engager seul dans la coalition fédérale que l’on sait, sous les lazzis que l’on sait. Vu la dégringolade du PS, elle rapporte gros, de surcroît. Olivier Chastel à la Toison d’Or, Charles Michel rue de la Loi, et les bleus à Jodoigne vendredi passeront un Premier Mai empreint d’espoir et d’ambition. Le PS perd la main en tête, les syndicats désertent la rue, tout va bien (pour l’instant, c’est l’important) dans leur meilleur des mondes.

Le retour du PTB

Derrière, le CDH recule un peu, ce qui, au-delà des doutes qui s’empareront de Benoît Lutgen, témoigne à son tour de la méforme de la majorité (PS-CDH) opérant à Namur, très attendue pourtant, tant la Wallonie mérite relance et espérance après tant d’années. Et alors ?

Enfin, Ecolo se redresse légèrement, le nouveau duo à sa tête depuis peu, Zakia Khattabi – Patrick Dupriez, pouvait peut-être espérer un peu mieux, franchement. Et là…

Et là – alors qu’un quart de l’électorat se loge dans les « petits » partis : attention à la fragmentation – le PTB grappille. Une tendance rouge inversée. Le parti d’extrême gauche capte 8,5 % des intentions de vote, Raoul Hedebouw est partout (à commencer par les plateaux), il harangue la droite conservatrice, mais, au fond, c’est la gauche social-démocrate et l’écologiste qui dégustent… La suédoise s’en accommode aisément.

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