Philippe Defeyt: «La diminution des propriétaires est plus marquante en Wallonie»
Etre propriétaire de son logement a moins la cote. Cela vous étonne ?
Non. La baisse du nombre de propriétaires en Belgique est une tendance lourde, démontrée précisément par le Census de 2011
La propriété est-elle un atout pour l’économie d’un pays ?
Il s’agit d’une question vaste mais passionnante. Il n’y a pas expressément de lien entre la proportion de propriétaires et la vitalité économique d’un pays. Par contre, si le coût moyen du logement est raisonnable, cela a un effet sur l’augmentation salariale, qui est moins importante. L’Allemagne est dans ce cas de figure, ce qui améliore sa compétitivité.
Ces dernières années, des incitants fiscaux ont favorisé l’accès à la propriété. Doit-on continuer dans cette voie ?
Je ne pense pas que l’achat doive encore être favorisé. L’objectif principal est d’avoir des logements à des prix raisonnables plutôt que de favoriser l’accès à la propriété. Nous devons laisser aux gens la liberté de choisir entre un investissement dans l’immobilier ou dans d’autres placements. Posséder une maison pour toute sa vie appartient à une période révolue. Les nouveaux cycles de la vie amènent des périodes de locations plus importantes : soit quand on est jeune, soit quand on se sépare ou que l’on connaît des difficultés financières, et soit quand on est seniors et que l’on revend sa maison pour entrer dans une résidence-service. Ce dernier aspect est très intéressant et va se développer à l’avenir.
Le nombre de propriétaires va-t-il encore diminuer ?
Je pense bien. Ce qui ne serait pas nécessairement une mauvaise chose, en termes de qualité de vie. Les résidences service vont notamment se développer, ce qui permettra au plus de 75 ans de connaître une fin de vie plus agréable. La location n’est pas un recul sociétal ni inintéressante financièrement. La propriété n’est plus une fin en soi.