La Commission européenne veut imposer une répartition des réfugiés et des demandeurs d’asile (infographie)
Ces dispositions prévoyant l’instauration de quotas pour répartir entre pays européens les réfugiés et relançant l’immigration légale, suscitent l’hostilité au sein de l’UE.
Lançant la charge, la ministre britannique a prôné le renvoi des migrants tentant de gagner l’Union européenne en traversant la Méditerranée.
« Je suis en désaccord avec Federica Mogherini (la chef de la diplomatie européenne) quand elle soutient qu’aucun migrant ou réfugié intercepté en mer ne sera renvoyé contre son gré », a insisté la ministre britannique de l’Intérieur Theresa May, quelques heures avant la présentation du plan de Jean-Claude Juncker. « Une telle approche ne peut qu’encourager plus de gens à risquer leur vie », a-t-elle estimé.
« Le pire serait de ne rien faire »
La Commission européenne a rejeté les critiques britanniques visant le plan d’action pour l’immigration et l’asile, jugeant que le « pire serait de ne rien faire » et appelant Londres à prendre le temps d’étudier le projet.
« Le pire serait de ne rien faire, de maintenir le système actuel », a lancé le numéro deux de la Commission, Frans Timmermans, interrogé sur le « désaccord » avec le plan de l’UE dont la ministre britannique de l’Intérieur, Theresa May, a fait part aux médias peu avant sa présentation.
« J’ai le plus grand respect pour le renseignement britannique mais je ne suis pas sûr que Theresa May a pris connaissance de tous nos plans », a ironisé cet ancien chef de la diplomatie néerlandaise.
« Ne rien faire serait empirer le sort des personnes en détresse, et perdre toute crédibilité face à nos citoyens (…) nous ne pouvons pas accepter que des familles entières se noient en Méditerranée », a-t-il insisté.
L’infographie
La « répartition » représente la distribution, au sein des États membres, de populations en besoin de protection internationale.
L’indice de répartition se fait sur base de critères objectifs et quantifiables, reflétant la capacité de l’État membre à recevoir et intégrer les réfugiés. Cet indice est calculé sur base de la population totale, du PIB et du taux de chômage de l’État membre.
Conformément au Traité sur le fonctionnement de l’Union Européenne, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Danemark ne prendront pas part à cette mesure proposée par le Conseil. Ils peuvent cependant décider d’y participer, dans les trois mois à venir. Le pourcentage de réfugiés à accueillir par chaque État membre serait dès lors recalculé.