Le Traité transatlantique divise Mons


Hostilité
Il y a deux mois, après une interpellation citoyenne portée par les jeunes de la CSC et deux motions « anti-traité » déposées par Ecolo et le CDH, le bourgmestre avait joliment encommissionné le problème. Il s’était engagé à tenir une séance ouverte aux élus et au public en présence d’un des principaux responsables des négociations pour l’Europe. Promesse tenue : mardi soir, devant quelques dizaines de personnes, Jean-Luc Demarty, le directeur général « Commerce » de la Commission européenne, a pris la parole à Mons pour présenter l’état des négociations et répondre à des questions presque unanimement hostiles.
« Le libre-échange, cela n’existe pas, le plus crapuleux l’emporte toujours sur le plus vertueux », a-t-on notamment entendu dans la salle où les craintes se sont largement exprimées sur les tribunaux arbitraux, l’avenir des services publics, les normes sanitaires et même le parcours de l’orateur, manifestement suspecté d’être un peu trop favorable aux textes en pourparlers.
Repli sur soi
Seul au monde, Jean-Luc Demarty ? Il a trouvé du soutien chez Georges-Louis Bouchez, le chef de file du MR à Mons, qui a dénoncé la frilosité des opposants et les effets néfastes du repli sur soi que ceux-ci défendraient, qu’il a comparé à celui qui anime Marine Le Pen en France, ce qui a provoqué un début de chahut. Mais au moins la position des libéraux est-elle claire…
Elio Di Rupo, lui, s’est contenté de présenter l’invité et de passer le micro aux intervenants. Son avis sur le traité est connu : il est contre, même si le gouvernement qu’il dirigeait a donné mandat en 2011 à la Commission pour le négocier. Après les échanges, il n’avait pas changé d’avis. Mardi prochain, le conseil communal devra voter. « Mons hors TTIP » ? Tout indique que la majorité PS-MR se déchirera sur ce coup-là.