Génocide arménien: la manifestation proturque «tolérée» à Schaerbeek, interdite à Bruxelles

Le bourgmestre de la Ville de Bruxelles refuse que les manifestants se déplacent sur le territoire de la commune.

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Tolérée sous conditions strictes par la commune de Schaerbeek, la manifestation organisée par la plate-forme des Belgo-turcs samedi prochain de 13h00 à 15h00 à la Gare du Nord, à Bruxelles, sera interdite sur le territoire de la Ville de Bruxelles, a indiqué jeudi soir son bourgmestre, Yvan Mayeur (PS).

Un déplacement vers la Ville de Bruxelles interdit

A priori, le rassemblement prévu à deux pas du territoire de la Ville de Bruxelles devrait rester statique, si l’on en croit l’annonce de la plate-forme et la demande reçue par la commune de Schaerbeek. Le bourgmestre de la Ville a souligné qu’il n’accordait nullement son blanc-seing à un éventuel déplacement des manifestants sur le territoire de la commune centrale de la Région-capitale.

Le bourgmestre de Schaerbeek, Bernard Clerfayt a décidé jeudi «  de ne pas autoriser mais de tolérer » le rassemblement pro-turc annoncé pour samedi sur le territoire de sa commune.

Selon ses organisateurs, la manifestation concerne les polémiques sur le génocide arménien. À travers cette action, la Plateforme souhaite envoyer un message au monde politique afin qu’il ne participe pas aux condamnations unilatérales de la communauté turque.

«  De manière générale », a rappelé jeudi Bernard Clerfayt, expliquant sa décision, «  l’autorisation sollicitée auprès d’un bourgmestre pour organiser une manifestation n’entraîne pas son adhésion aux mots d’ordre de la manifestation. Le seul champ de sa décision relève du maintien de l’ordre public, puisque l’article 26 de la Constitution garantit le droit d’expression (même d’opinions détestables). En l’occurrence ici, je n’autorise pas cette manifestation. Mais je n’ai pas d’arguments relatifs au maintien de l’ordre m’autorisant à l’interdire ».

Liberté d’expression

Selon lui, les forces de police n’ont trouvé aucune information permettant de faire croire que ce meeting pourrait troubler l’ordre public. «  S’il devait en être autrement dans les heures ou les jours qui suivent, le bourgmestre prendra les dispositions nécessaires », a ajouté M. Clerfayt. À ses yeux, cette manifestation est «  tolérée sous respect de conditions strictes », entre autres : la responsabilité des organisateurs quant au bon déroulement de la manifestation ; pas d’insulte envers des autorités publiques ; pas de parole ni d’écrit contraire à la loi sur le racisme, la xénophobie et l’antisémitisme ; pas de profanation d’emblème.

Disant comprendre les personnes qui pourraient s’émouvoir d’une telle manifestation, Bernard Clerfayt a enfin dit qu’il n’avait d’autre solution que de la tolérer, «  sauf aller à l’encontre du principe de la liberté d’expression ».

 

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