Une majorité alternative anti-TTIP à Mons


Ce que l’on sait de l’avancement des pourparlers inquiète le centre et la gauche du paysage politique : menaces sur les services publics, harmonisation à la baisse des normes en matière de consommation ou prééminence des tribunaux d’arbitrage sur la justice, selon les opposants.
La majorité PS-MR divisée
A Mons, la majorité PS-MR est clairement divisée sur le sujet. Le bourgmestre Elio Di Rupo (PS) a donné mandat pour négocier à la Commission européenne lorsqu’il était Premier ministre. Il n’a guère fait état de ses sentiments sur le fond du dossier devant le conseil communal. Mais il avait eu l’occasion de dire son opposition lors de la Fête du Travail : « Les risques que comporte ce projet de traité nous confortent dans notre volonté de nous attaquer aux concentrations de pouvoir qui sont au cœur de la vie économique. Nous sommes convaincus que des solutions alternatives existent. »
Dans la majorité aussi, le MR refuse que l’on caricature sa posture : « Il n’y a pas de dichotomie entre ceux qui plaident pour le social et les libéraux qui incarneraient une droite égoïste, explique Richard Miller. Certains répandent l’idée que l’Europe négocie contre ses citoyens, cela n’a aucun sens ! »
Pas d’impact sur la coalition
Irréconciliables, les rouges et les bleus montois ? Oui, et c’est suffisamment rare pour être souligné. Mais la « bombe » est vite désamorcée : une divergence de vue existe, elle ne remet pas en cause la gestion quotidienne de la ville. Promis, juré on passe vite à autre chose (et on envisage une refonte du règlement d’ordre intérieur pour éviter que les sujets planétaires ne squattent exagérément l’ordre du jour).
Deux motions avaient été déposées, par Ecolo et le CDH. Le PS a retenu et amendé la seconde, qui plaide pour une pause dans les négociations, pas pour leur arrêt. Une majorité PS-CDH à Mons, il y avait longtemps… Pour Georges-Louis Bouchez, chef de file des libéraux, ce vote ne rime à rien : « Nous aussi, nous sommes attachés aux valeurs qu’il défend, mais Mons se prononce contre un texte qui n’existe pas, c’est absurde. » Pire pour l’élu MR : se déclarer « ville hors TTIP », « c’est adopter une mécanique de perdants face aux Etats-Unis et opter pour un repli sur soi mortifère. »