De hauts responsables de la Fifa arrêtés en Suisse pour des faits de corruption
L’ESSENTIEL
> La Justice américaine a inculpé 9 élus et 5 fonctionnaires de la Fifa pour corruption
> Par ailleurs, le parquet suisse a ouvert une procédure pénale contre X pour soupçon « de blanchiment d’argent et gestion déloyale » entourant les attributions des Coupes du monde de football de 2018 et 2022
> Le 65e Congrès et le vote qui doit désigner le nouveau président de la Fifa auront bien lieu comme prévu ce vendredi
> Le président de la Fifa, Joseph Blatter, et son secrétaire général Jérôme Valcke « ne sont pas impliqués »
> Le siège de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a été perquisitionné
Une procédure américaine, une procédure suisse
9 élus et 5 fonctionnaires de la Fifa ont été arrêtés à Zurich, en Suisse, ce mercredi matin. Le New York Times, qui révèle l’information, avance que les États-Unis réclament leur extradition pour des faits de corruption présumée commis sur les vingt dernières années. Ils sont soupçonnés par la justice new-yorkaise d’avoir accepté « des pots-de-vin et des commissions d’un montant de plusieurs millions de dollars depuis le début des années 1990 », précise l’Office fédéral de la justice suisse (OFJ) dans un communiqué.
Le siège de la Confédération de football d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale et des Caraïbes (Concacaf), situé à Miami, a été perquisitionné dans le cadre de cette procédure, a précisé le Département de la Justice.
Par ailleurs, le Ministère public de la Confédération suisse a fait savoir par communiqué qu’il avait ouvert « une procédure pénale contre inconnu pour soupçon de gestion déloyale et de blanchiment d’argent entourant les attributions des Coupes du monde 2018 (à la Russie) et 2022 (au Qatar) ». Des données et des documents électroniques ont été saisis au siège principal de la Fifa, à Zurich.
Il avait déjà ordonné précédemment à plusieurs établissements financiers en Suisse de lui transmettre les documents bancaires correspondant. Des documents qui serviront tant dans la procédure pénale suisse que dans les procédures pénales à l’étranger.
Sepp Blatter épargné
Des policiers suisses en civil ont procédé aux arrestations dans le luxueux hôtel cinq étoiles Baur Au Lac du centre de Zurich. Le président de la Fifa Sepp Blatter ne figure pas parmi les personnes visées.
Le New-York Times a dévoilé les noms des responsables impliqués : Jeffrey Webb, Eugenio Figueredo, Jack Warner, Eduardo Li, Julio Rocha, Costas Takkas, Rafael Esquivel, José Maria Marin et Nicolás Leoz.
Des charges seraient également retenues contre des responsables du marketing à la Fifa : Alejandro Burzaco, Aaron Davidson, Hugo Jinkis et Mariano Jinkis. José Margulies est lui aussi épinglé par le quotidien new-yorkais pour avoir facilité des paiements illégaux.
« On a l’impression que la corruption est institutionnalisée »
Les arrestations se sont faites dans le calme comme le rapportent des journalistes sur place. Personne n’a été menotté. « Nous sommes frappés par la durée de ces agissements et par le degré d’implication de la Fifa. On a l’impression que la corruption est institutionnalisée », a déclaré un membre des forces de l’ordre suisses chargé des arrestations.
Les dirigeants de l’instance internationale du football se trouvaient à Zurich ce mercredi matin pour leur rencontre annuelle. L’arrestation a eu lieu à deux jours de l’élection du nouveau président de la Fifa. Joseph « Sepp » Blatter s’est présenté à sa succession.
Son unique adversaire, le candidat Prince Ali a réagi : « C’est un jour triste pour le football ».
« Pas de commentaire » de la Fifa
La Fifa a indiqué qu’elle cherchait « à clarifier » la situation après les arrestations et a donné une conférence de presse au siège de la Fédération à Zurich.