L’élection présidentielle à la Fifa sera-t-elle reportée?
Plus tôt dans la matinée, l’UEFA avait en effet réclamé le report de l’élection depuis Varsovie, où son état-major assistait à la finale de l’Europa League.
L’ancien joueur vedette portugais Luis Figo a également appelé mercredi la Fifa à surseoir à l’élection pour la présidence prévue vendredi. « Ceux qui aiment le football comme moi verront cette journée du 27 mai comme une des pires de l’histoire de la Fifa », écrit Luis Figo sur sa page Facebook, une semaine après s’être retirés de la course à la présidence de la Fifa.
« Je répète ce que j’ai déjà dit la semaine dernière : ce qui est prévu vendredi à Zurich n’est pas une élection. Il y a désormais beaucoup de gens qui pensent comme moi. Ce serait une erreur que de maintenir l’élection », estime-t-il.
Les politiques s’en mêlent
Ce matin sur France Inter, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius déclarait : « Cela fait beaucoup d’années qu’il y a des accusations de corruption dans ce milieu. La raison serait (…) qu’on prenne un peu de temps, qu’on regarde ce qui est fondé, pas fondé, et ensuite les instances se prononceront. Sinon ça va donner une image encore plus désastreuse de cet ensemble ».
« Il faut qu’ils prennent un peu de temps, je dis ça à titre personnel, mais ça me paraît du bon sens », a ajouté le ministre en réponse à une question pour savoir s’il soutenait la position de l’UEFA, qui a dit souhaiter un report de l’élection.
Vladimir Poutine accuse les USA
Le président russe Vladimir Poutine a accusé jeudi les Etats-Unis d’utiliser sa justice pour «empêcher la réélection» de Joseph Blatter, selon des images retransmises à la télévision russe.
« Il s’agit d’une violation très grossière des règles de fonctionnement des organisations internationales », a également fustigé Poutine, en accusant Washington d’« imposer sa juridiction aux autres» dans une affaire où «aucun des fonctionnaires (de la FIFA) n’est américain» et où «aucun fait ne s’est produit aux Etats-Unis».
Les sponsors demandent que la Fifa « fasse le ménage »
Plusieurs entreprises multinationales, dont Nike, Adidas et Coca-Cola, associées au sponsoring de la Coupe du monde de football ont exhorté hier la Fifa à faire le ménage en son sein.
Les cartes de crédit Visa sont allées jusqu’à menacer de se désengager. Faute de changements, « nous avons informé (la Fifa) que nous réévaluerions notre parrainage », a fait valoir Visa dans un communiqué, évoquant ses « profondes déception et inquiétude ».
Idem pour le brasseur belgo-brésilien AB Inbev, autre sponsor important par le biais de sa marque de bière Budweiser, qui souhaite que « tous ses partenaires maintiennent de grandes exigences en matière d’éthique et opèrent dans la transparence ».
Le Suisse Joseph Blatter, président en exercice depuis 1998 et grand favori, brigue à 79 ans un cinquième mandat lors de l’élection vendredi. Il trouvera face à lui un seul adversaire, le prince jordanien Ali bin Hussein.
Au total, neuf élus actuels ou anciens de la Fifa et cinq partenaires de l’instance mondiale du football ont été inculpés de corruption, racket et blanchiment à New York, accusés d’avoir reçu ou distribué plus de 150 millions de dollars depuis 1991, pour les droits de diffusion de tournois internationaux.
La justice américaine ne prévoit pas d’audition de M. Blatter pour le moment