Le parlement wallon se porte au chevet de la démocratie


Christophe Collignon (PS), Dimitri Fourny (CDH), Pierre-Yves Jeholet (MR) et Stéphane Hazée (Ecolo) partagent le même constat de départ et la même volonté forte : le fossé qui se creuse entre les citoyens et la politique impose de prendre des initiatives fortes et de toiletter certains dispositifs légaux qui ne donnent plus satisfaction. La Wallonie veut clairement montrer l’exemple en la matière. Elle prend les devants, et pas seulement pour un vaste brassage d’idées et l’énumération de lieux communs. Il est bien question de légiférer pour renforcer le processus démocratique.
Au-delà de l’unanimité sur la procédure, chaque formation politique défendra ses arguments sur des dossiers dont l’importance saute aux yeux, comme le cumul des mandats, l’effet dévolutif de la case de tête ou le statut de l’élu.
Deux conditions essentielles
Les députés insistent sur deux conditions essentielles pour assurer le succès de cette mission parlementaire. D’une part, le travail doit se mener à l’abri de toute échéance électorale : la commission va donc travailler d’arrache-pied (deux jeudis par mois) pour être libérée fin 2016, soit à un an et demi des élections communales. D’autre part, le gouvernement ne doit pas interférer dans les débats parlementaires, au risque d’y semer la pagaille : le ministre-président Paul Magnette (PS) s’y est engagé publiquement.
Jeudi après-midi, la première séance de cette nouvelle commission a permis de huiler quelques rouages, c’est souvent le cas quand la jurisprudence fait défaut. L’ambiance était un peu tendue : quelle place pour les représentants du PTB et du Parti populaire ? Quel statut pour André Antoine (CDH), le président de séance ? Quelle organisation pour les travaux à venir ?
Des péripéties qui seront vite oubliées lorsque les députés (la commission compte 12 membres effectifs mais est ouverte à tous) aborderont leur premier dossier chaud : l’organisation de consultations populaires à l’échelle régionale. La Wallonie veut être la première entité fédérée à légiférer sur ce thème. A ce stade, le parlement est saisi de quatre propositions de décrets dans lesquelles il s’agit de mettre de l’ordre.
L’assemblée dispose aussi d’un avis rendu par le Conseil d’Etat qui a un peu refroidi les enthousiasmes des uns et des autres. Les commentaires sont globalement positifs, mais ils indiquent aussi que le travail légistique qu’il reste à mener sera beaucoup plus ardu que prévu. Un simple copier-coller des règles en vigueur pour les élections ne suffira. Parmi les questions en rade : qui aura la main pour sélectionner les questions à poser à la population ? A terme cependant, l’objectif est d’aboutir à un texte consensuel qui satisfera tout le monde. Reprise des travaux le jeudi 11 juin.