L’homme de théâtre Jules-Henri Marchant est décédé

Né à Thines le 27 mai 1940, Jules-Henri Marchant a d’abord été l’élève de Claude Etienne à l’Académie de Musique de Woluwe-St-Lambert. Il a débuté sur la scène du Rideau en 1958 et y deviendra très vite comédien à l’année, jouant jusqu’à 12 pièces par saison. En 1973, il reçoit l’Eve du Théâtre pour le rôle de Rimbaud dans Les Fils du Soleil de Christopher Hampton.

Au Rideau, il sera mis en scène par Adrian Brine, Pierre Laroche, Claude Etienne, André Ghisle, Bernard De Coster, etc. Il jouera près de 150 rôles au Rideau mais se produira aussi à la Monnaie, au National, au Parc ou au Molière, ainsi qu’à la télévision. Sa carrière de metteur en scène a aussi débuté au Rideau en 1984 avec Visages inconnus, Sentiments mélangés de Botho Strauss. Il sera le metteur en scène qui révèle en Belgique de nombreuses écritures contemporaines belges et européennes. On lui doit une quarantaine de mises en scène, d’auteurs aussi variés que Schnitzler, Strindberg, Israël Horovitz, Kalisky, Handke, Cervantès, Kafka, Paravidino, mais aussi des auteurs belges comme Chantal Akerman ou Paul Emond.

Pour le cinéma, il a tourné sous la direction d’André Delvaux dans L’œuvre au Noir. Il fut aussi auteur de pièces radiophoniques (Les Hiboux de la Disparition, Selon le Vent la Voile, Ballade pour un viel Homme). Il a enseigné l’art dramatique à l’Institut des Arts de Diffusion (IAD) à Louvain-la-Neuve dont il dirigea la section théâtre jusqu’en 1998. Du théâtre, il disait ceci : «  C’est s’intéresser au regard que l’Autre (l’auteur par exemple) porte sur le monde actuel. C’est acquérir un autre regard qui finit par servir à la compréhension de ce qui se passe dans le monde… Le théâtre n’est pas une fin en soi, c’est un outil d’éveil. »