Tax shift: le CD&V charge dans la majorité


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Le fait est que, au moins publiquement, les suédois s’empoignent. Et le CD&V ne reste pas au balcon.
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En commission des Finances mercredi matin, Eric Van Rompuy, qui coache, au sein de son parti, un groupe informel voué au tax shift précisément, a contesté les déclarations faites récemment côtés VLD et N-VA, qui se cabrent à l’idée de la moindre hausse d’impôt dans quelque domaine que ce soit (TVA, eco-fiscalité, plus values…), et réaffirment quand ils le peuvent l’importance de la réduction des dépenses, pourquoi pas dans certains secteurs de la sécurité sociale. Non !, dit Van Rompuy. Qui, dans les couloirs à la Chambre mercredi après midi, nous confirmait : « L’opération tax shift doit être budgétairement neutre, elle doit permettre une baisse des charges patronales, puis des cotisations salariales afin de relever la part de salaire net, et cela doit être compensé par de la fiscalité sur la consommation, on pense à la TVA, sur les plus-values, sur les pollueurs. C’est le schéma type du tax shift. Le reste, ce sont des considérations qui n’ont rien à voir. » Eric Van Rompuy avance un montant : « Le tax shift doit peser trois milliards d’euros au moins ; cela, bien sûr, en plus des mesures qui ont pu être prises déjà dans ces différents domaines ».
Dans la foulée, Eric Van Rompuy ferme le jeu face à toute velléité d’entreprendre, toujours dans le cadre dudit tax shift, une réforme de l’Impôt des personnes physiques (IPP) : « Le MR et le VLD en parlent, ils veulent modifier les tranches de l’IPP, relever la quotité de revenu exemptée d’impôt, ce n’est pas le moment de réaliser tout cela, et cela demanderait des compensations financières importantes ».
A son tour, Servais Verherstraeten, chef de groupe CD&V à la Chambre, appuie : « Le tax shift est distinct d’une opération budgétaire, cela n’a rien à voir avec de nouvelles économies, dans la sécurité sociale ou ailleurs. Les libéraux, flamands comme francophones, doivent comprendre que c’est bel et bien une opération “fiscale”, il faut oser le mot, visant trois domaines potentiellement, vous le savez : la consommation, la pollution, le capital. Le but reste de gagner en compétitivité, donc de créer de l’emploi, à cela s’ajoute l’idée de justice fiscale, chère au CD&V, je pense en particulier aux prélèvements sur les plus-values ». Servais Verherstraeten, pragmatique parmi les chrétiens-démocrates, ne tient pas moins à compléter : « La compétitivité, l’emploi, la justice sociale, on touche là aux fondamentaux du CD&V, à ses valeurs, vous aurez donc compris que, pour nous, le tax shift est important politiquement ». Il ponctue : « Je suis confiant, nous aboutirons »