Wavre a toutes les cartes en main

Reste à voir quelles ambitions la majorité communale MR déploiera pour concrétiser ces recommandations. Et dans quels délais. Un piétonnier, une refonte de la place Bosch, un travail sur les nombreuses cellules commerciales vides ? Non. La première mesure sera le lancement… d’une nouvelle étude visant à embellir le centre-ville et à améliorer son attractivité visuelle. « Notre volonté est de miser sur le charme et la proximité, explique la bourgmestre f.f., Françoise Pigeolet (MR). Nous souhaitons nous démarquer d’un tourisme commercial de masse. Il faut en tout cas arrêter de noircir la situation du commerce wavrien. »
Dans les chiffres, la situation est pourtant loin d’être enthousiasmante. Wavre affiche un taux de cellules vides de 14 % dans le centre, pour 2 % à Louvain-la-Neuve et 3,6 % à Waterloo. « Une situation problématique », reconnaît Camille Lhote de Geoconsulting. Parmi les autres faiblesses, citons une clientèle trop wavrienne (50 %) et une évasion commerciale de près de 87 %. En caricaturant, le centre de Wavre rassemble des Wavriens qui effectuent des achats de proximité et filent vers Louvain-la-Neuve dès qu’ils souhaitent s’habiller. Ajoutons que le centre-ville souffre également de l’un ou l’autre pôle périphérique (Colruyt notamment) et de rues commerçantes peu connectées.
Beaucoup de points positifs
Dans l’autre sens, la localisation, le profil socio-économique de la zone de chalandise, les animations ou encore le nombre de cellules commerciales sont autant de points positifs. « Les projets immobiliers en cours sont aussi de vraies opportunités à saisir, lance François-Xavier Van Maele, du bureau Agora. Tout comme le fait de miser sur le caractère local et la piétonisation du centre. » Sur ce dernier point, le plan de mobilité devrait entériner la décision de rendre piétonne certaines rues. Le centre restera toutefois accessible aux voitures.
Les deux bureaux d’études ont listé une vingtaine de recommandations pour que Wavre retrouve une certaine attractivité. Parmi elles, citons la définition d’une image de marque, le renouvellement commercial (moins de cellules vides), l’obligation d’attirer des locomotives, la connexion des places du centre-ville, le renforcement de la signalétique ou encore la création d’une boucle commerciale.
Aucun délai n’est toutefois avancé pour concrétiser ces suggestions. « Après une période d’études qui peut sembler longue, nous allons passer à la phase de concrétisation », tente de rassurer l’échevine Anne Masson.
Pour coordonner son action, la Ville engagera une personne chargée du développement commercial. Son pouvoir pour attirer de nouvelles enseignes sera toutefois nul. « Mais nous pouvons influencer les propriétaires », espère Françoise Piegolet.