Risque de pénurie de vaccins anti-grippe


L’arrivée d’un virus quadrivalent efface donc ce risque. Pour le professeur Marc Van Ranst (KUL), disposer d’un tel vaccin est réclamé depuis de nombreuses années par l’OMS, car « cela supprime le risque du hasard présent dans les vaccins trivalents ». Comme les spécialistes reconnaissent qu’il n’entraîne pas d’effets secondaires spécifiques, on s’attend à ce que les patients optent largement pour ce vaccin baptisé « Alpharix Tetra » et produit par le belge GSK. Au point de créer une telle demande… qu’il en manquerait peut-être pour les patients prioritaires, notamment les plus de 65 ans et les malades chroniques. Le producteur assure qu’il pourra produire plus de la moitié des deux millions de doses dispensées chaque année. Mais le secret prévaut sur la manière dont ses concurrents, producteurs de vaccins « traditionnels » trivalents, ont anticipé ce succès. La pénurie pourrait venir du fait qu’ils ont anticipativement diminué leur offre. Or, il faut six mois pour produire un vaccin et il est impossible d’adapter l’offre à la demande au cœur de la saison de vaccination.
Le plus piquant, c’est que le gain exact donné par ce vaccin « à quatre souches » ne pourra être évalué qu’au fil des années, en fonction de la présence du virus de type B. La controverse divise les spécialistes. Au point que le Conseil supérieur de la santé ne tranchera pas sur le poids réel de cet avantage… avant la prochaine grippe.