Le FDF change de nom? Les affiliés freinent, le président fonce

Une majorité d’affiliés rechignent à modifier le sigle « FDF », et les termes « libéral » et « social » ont la cote par ailleurs.

Journaliste au service Politique Temps de lecture: 3 min

Changement de nom, le vrai. En janvier 2010, le FDF, Front démocratique des francophones », fondé quarante ans plus tôt, devenait les FDF, « Fédéralistes démocrates francophones ». Un glissement imperceptible, le sigle restait intact, tout continue. En novembre 2015, à l’occasion d’un congrès politique convoqué à cet effet, les FDF muteront à nouveau, pour du vrai cette fois, puisqu’il est question, pour les amarantes, de jeter leur dévolu sur les termes « libéral » et/ou « social », et de recomposer ainsi radicalement le sigle historique.

Vaincre les résistances

Changer, vraiment ? Olivier Maingain le souhaite. Il devra vaincre des résistances. Interviewé il y a quelques jours dans La Libre Belgique, Christophe Magdalijns, qui fut candidat à la présidence du parti en mars dernier, avait laissé poindre son hostilité à l’idée de modifier le label amarante. Il n’est pas le seul à freiner. Les conservateurs dominent parmi les affiliés.

Du moins parmi ceux qui ont répondu au questionnaire reçu il y a quelques semaines, où ils étaient invités à apprécier l’action du parti et à se prononcer : « Pour vous, le parti doit-il montrer son évolution par un changement de sigle ou de nom ? Si vous êtes favorable à un changement de sigle ou de nom, faites part de vos propositions ou, à tout le moins, suggérez-le ou les mots qui devrai(en)t être dans le sigle ou le nom pour exprimer les valeurs essentielles que vous souhaitez que le parti promeuve »

Résultat ? Près de 500 formulaires dûment complétés sont rentrés chaussée de Charleroi à Bruxelles, siège du parti, et une majorité d’entre eux, 6/10 environ d’après un premier rapide dépouillement, sont favorables au statu quo. Une petite majorité pas infranchissable. Cela, alors que les termes « libéral » et « social » sont plébiscités parmi les partisans du changement, sur la base desquels Olivier Maingain compte bien refonder le parti amarante.

Refonder le parti

Car il s’agit de cela au fond. On n’est pas dans l’opération cosmétique, mais dans la stratégie (cible : le MR, « qui a viré à droite, allié de la N-VA ») et la correction du cap idéologiquement. Rendez-vous au congrès de novembre. Contacté lundi, le président des FDF explique : « Wallons et Bruxellois ont à partager un programme et un projet qui ne soient pas seulement défensifs face à la Flandre – même si ce combat demeure, et comment ! –, il faut pouvoir en rendre compte dans notre sigle, qui est plus lié à une forme de résistance qu’à une avancée en termes de projet de société. Du reste, ces derniers mois, au Parlement notamment, le FDF est monté au créneau sur les grands thèmes socio-économiques, face au gouvernement que l’on sait. Poursuivons. Aussi pour conquérir davantage les jeunes. Et traduisons cela dans notre nom. Je suis moi aussi attaché à notre sigle, mais je crois qu’il faut oser faut oser, comme l’avaient fait les fondateurs du parti au siècle dernier. »

Va, donc, pour « libéral » et « social ». De là à zapper le « F » de francophones, le débat sera vif. « Il faut réfléchir, mais, bon, “LSF”, pour “Libéraux sociaux francophones”, ça ne me paraît pas l’idéal. » Amarantes, à vos suggestions…

 

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