Theo Francken: «Un pays sans immigration est désastreux»
Mais le secrétaire d’Etat craint que cela ne soit pas suffisant en raison de l’afflux de demandes auquel fait face la Belgique. Theo Francken (N-VA) était en commission de l’Intérieur à la chambre ce mercredi pour répondre aux questions des députés concernant le plan d’urgence pour l’accueil des demandeurs d’asile en Belgique.
Nous savons désormais qu’il est en négociations avec la Régie des bâtiments, la Défense et la Protection civile pour l’ouverture de places supplémentaires.
« Du jamais vu »
En commission, ce mercredi, Théo Francken a répondu aux questions des députés.
Le Secrétaire d’Etat a insisté : « La situation actuelle, c’est du jamais vu ». Avec 1.300 demandes depuis le début du mois, « on pourrait atteindre les 4.000 demandes en août ».
« Nous n’avons pas une crise de l’accueil »
Avant de se rendre en Commission, Theo Francken était l’invité de Matin Première.
« Nous n’avons pas une crise de l’accueil, car nous donnons une place à tous les demandeurs d’asile. Une crise, c’est quand les personnes doivent dormir dans la rue », commente-t-il d’emblée. Pourtant, près de 500 demandes d’asile ont été envoyées en seulement deux jours et 6.000 places d’accueil ont été fermées en deux ans, alors que l’immigration affluait dans les pays voisins. Comment la Belgique pourra-t-elle tenir dans ce contexte ?
Theo Francken relativise en affirmant que le pays « a moins de demandes d’asile qu’ailleurs en Europe. (…) En Belgique, on a 13.000 demandes d’asile. En Allemagne, c’est 300.000 depuis le 1er janvier ! ». Concernant la fermeture des places, il affirme qu’il y avait un taux d’occupation inférieur à 70 % dans les centres d’accueil. « Être un bon ministre, c’est aussi fermer certaines places si le niveau d’occupation est trop bas. Car cela coûte beaucoup. On ne pouvait pas prévoir le futur ».
« L’immigration doit être un atout »
Selon un sondage réalisé par l’Ipsos, plus de 60 % des Belges pensent qu’il y a trop d’immigrés dans le pays. Qu’en pense-t-il ? « Que j’ai encore beaucoup de travail ! L’immigration est positive et elle doit être un atout. Nous sommes au centre de l’Union européenne et un pays sans immigration est désastreux ».
Un message qui ne passe cependant pas dans l’opinion publique… Theo Francken impute la responsabilité à notre politique d’asile et de la migration, mise en place depuis 25 ans, qu’il faudrait réformer. En outre, il préconise un parcours d’intégration obligé pour les immigrés – comme il y a en Flandre depuis 10 ans – sachant que l’intégration est une compétence fédérée. « Il faut renforcer l’intégration, sinon cela ne marchera pas ».
Enfin, comment compte-t-il gérer l’éventuelle diminution du budget 2016 dans ce secteur ? « Je ne vais pas diminuer 20 millions de mon budget quand il y a 500 demandes d’asile en deux jours… »