En Syrie, «j’ai vu des policiers violer des enfants devant leurs parents»

C’est sans doute le témoignage du médecin, traduit par L’Orient le Jour, qui est le plus choquant. Mohamad F., 44 ans, travaillait à l’hôpital universitaire d’Alep. Il parle des sévices infligés aux détenus par les forces de sécurité du régime : « Dans la prison, j’ai vu des policiers violer des enfants devant leurs parents ». Après avoir tenté de fuir, il a été accusé d’être « une menace terroriste » et a été emprisonné. « J’ai certes souffert. Mais ce n’est rien comparé à la douleur des autres prisonniers », ajoute-t-il, alors que son son corps montre de multiples brûlures de cigarette sur tout le corps. Mohamad F. a été libéré en échange d’une rançon.
« J’ai vu des choses tellement terribles que je ne pouvais plus continuer, même si cela mettait ma vie en danger. » « Parmi les morts, il n’y avait pas un seul soldat. Seulement des femmes et des enfants », déplore-t-il. Et de poursuivre : « Sur des certificats de décès, mon patron s’est retrouvé contraint, sous la menace d’un agent des services de renseignement prêt à utiliser son arme, d’écrire ‘crise cardiaque’ ou ‘insuffisance rénale’ ».
« Beaucoup d’enfants torturés »
Le quotidien allemand rapporte aussi le témoignage d’un juge, Hussein Al-Hassan. Lui qui recevait l’ordre d’envoyer des manifestants en prison pour « terrorisme ». « Beaucoup d’enfants ont été emprisonnés et souvent torturés », lance-t-il. « Certains ne pouvaient même plus parler. Comment pouvais-je les interroger ? », déplore le juge.