1. Cette accélération est liée à l’horreur et la désespérance à l’œuvre dans certains pays ravagés par les conflits (en juillet, la « part du lion » revient à la Syrie et l’Afghanistan). La plupart de ceux qui « débarquent » ici, croyaient vivre et mourir dans leur pays d’origine. Tout coup d’arrêt à ce flux de migrants ne sera donc effectif que si la situation s’améliore dans ces pays. On en est extrêmement loin, mais cela ne peut qu’inciter l’Europe, et d’autres avec elle, à travailler à l’élaboration de solutions de paix dans cette zone.
2. Chaque pays concerné – Belgique et Allemagne – doit poursuivre l’élaboration et la mise en place d’une politique structurée, évolutive et concertée avec tous les niveaux de pouvoir. Les dirigeants de nos pays sont confrontés à un réel défi mais qu’il faut gérer avec calme, et non dans le chaos ou le populisme.
3. Aucun pays ne peut porter seul cette problématique. Mais si les Etats veulent un soutien de l’Europe, ils doivent d’abord eux, la conforter. Or ils n’ont toujours pas voté les propositions modestes mais urgentes faites par la Commission sur ce dossier.
4. Cet afflux de migrants doit aussi être vu pour l’opportunité qu’il représente, d’un apport de main-d’œuvre pour combler le vide laissé par les populations vieillissantes d’Europe. Beaucoup en Allemagne en ont conscience, tandis qu’en Belgique aussi, la Flandre va cruellement manquer de main-d’œuvre sous peu. Une opération d’intégration efficace des nouveaux arrivants permettrait de voir l’arrivée de ces populations comme une solution, et non un problème.
Le tout à condition pour le politique, comme le disait mercredi Edgar Morin au Soir, de gérer avec le sens du global et du fondamental, et non le seul souci de l’immédiat.