Attaque du Thalys: la sœur d’Ayoub El Khazzani s’est présentée à la police

Le suspect de l’attaque du Thalys campe sur une ligne de défense qualifiée de « fantaisiste ».

Cheffe adjointe au service Monde Temps de lecture: 3 min

Le procureur de la République de Paris, François Molins, a indiqué ce mardi lors d’une conférence de presse qu’Ayoub El Khazzani était placé en détention provisoire. «  J’ai décidé ce jour d’ouvrir une information judiciaire des chefs de tentatives d’assassinats, le tout au pluriel, en relation avec une entreprise individuelle ou collective terroriste (…), détention, port et transport d’armes (…), participation à une association de malfaiteurs terroristes en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes d’atteinte aux personnes », a déclaré François Molins, lors d’une déclaration à la presse.

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Le procureur a détaillé longuement le déroulé des faits et les actes de bravoure qui ont empêché l’auteur de réaliser un carnage. « Mes pensées vont vers les victimes », a précisé le procureur. Avant le départ du train à Bruxelles, le suspect s’est enfermé dans les toilettes. « El-Khazzani a visionné à bord une vidéo de prêche islamiste », a confirmé M. Molins.

Le djihadiste présumé a campé sur ses positions en garde à vue : il aurait vécu dans un parc de Bruxelles, y aurait trouvé les armes et aurait eu pour projet de braquer les passagers du Thalys. Une version qualifiée de « fantaisiste » par le procureur.

François Molins a en outre indiqué qu’Ayoub El Khazzani était en possession d’un fusil d’assaut AKM, soit une version modifiée de l’arme de guerre AK47, avec 270 munitions de calibre 7,62, un pistolet Luger ainsi que d’une bouteille contenant un demi-litre d’essence lorsqu’il a été arrêté.

Il a vécu chez sa sœur

François Molins a remercié les services de police judiciaire belges et espagnols pour leur « entraide » et leur « coopération ».

La police a entendu la sœur de l’auteur de l’attentat déjoué dans le Thalys Amsterdam-Paris et perquisitionné deux domiciles à Bruxelles où il aurait pu séjourner, a-t-on appris auprès du parquet fédéral. Elle s’est présentée à la police mardi matin, où elle a été interrogée avant de ressortir libre, a indiqué le parquet fédéral.

Selon le journal La Dernière Heure, ces opérations visaient le logement d’une des sœurs d’Ayoub El Khazzani, qui habite à Bruxelles depuis plusieurs années, et celui d’un ami chez qui « il aurait résidé plusieurs jours ». «  Quelques objets ont été emportés pour être examinés plus en détail », avait expliqué le parquet fédéral, chargé des enquêtes antiterroristes.

Ayoub El Khazzani a aussi séjourné à Mortsel, près d’Anvers (nord), selon le parquet, qui ne précise toutefois pas quand et combien de temps.

La page Facebook décryptée

Le journal flamand De Standaard a révélé la page Facebook de la sœur d’El Khazzani, que l’AFP a consultée mardi matin. La jeune femme, qui se présente comme « Oum Badr », y indique qu’elle réside en Belgique. Cette page n’avait toutefois pas été actualisée pendant plusieurs mois. Elle n’était plus accessible mardi après-midi.

La jeune femme s’est montrée particulièrement active sur Facebook au moment des attentats djihadistes contre le journal satirique Charlie Hebdo et un supermarché casher de Paris en janvier, reproduisant des vidéos colportant des thèses négationnistes censées prouver qu’il s’agit d’un « fake » (une invention) et une affiche indiquant : « Je ne suis pas Charlie qui insulte ma religion, mon Coran ».

On y trouve des vidéos de cheikhs salafistes saoudiens en train de prêcher, mais également des mentions « j’aime » concernant des sites sur l’islam et des sujets plus légers comme l’amour, la perte de poids et les coiffures.

Mais selon De Standaard, aucune référence à des organisations jihadistes comme l’Etat islamique n’a été trouvée sur sa page.

 

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