Monsanto: une condamnation historique en France


La cour d’appel de Lyon a confirmé jeudi la responsabilité de Monsanto dans l’intoxication de ce céréalier, après « huit ans de combat » selon les termes de l’intéressé, qui s’adressait à la presse, visiblement épuisé.
Un soutien international
Pour la documentariste Marie-Monique Robin, auteur de plusieurs films et ouvrages sur Monsanto, cette condamnation est réellement « historique » : « c’est la première fois qu’un agriculteur fait condamner Monsanto » insiste-t-elle, une première confirmée par François Veillerette, président fondateur du mouvement écologiste « Générations futures » également joint jeudi.
Me Lafforgue entend « réintroduire le plus rapidement possible une demande d’indemnisation de M. François. J’espère un résultat dans l’année », a-t-il dit en insistant sur le fait que la décision est exécutoire : « même si la société décide de se pourvoir en cassation pour contester sa condamnation, ça n’empêche pas le tribunal de se prononcer sur une indemnisation. »
« Je m’attends à ce que le combat continue, après 8 ans d’acharnement quotidien de Monsanto, mais on ne reviendra plus jamais sur le fond », relève encore Paul François qui « dédie cette victoire à tous les collègues, en France et ailleurs. Je me suis battu aussi pour eux. »
« La pression était devenue énorme, confie-t-il, quand j’ai réalisé que ce combat n’était plus seulement le mien ». Il indique avoir reçu des « soutiens des États-Unis, d’Amérique du sud, d’Inde »…
« Je suis très fatigué mais ça valait le coup », a-t-il lâché, au bord des larmes, avant d’indiquer qu’il partirait « en vacances en famille d’ici 48 heures. J’ai besoin de repos. »
La réaction de Monsanto
De son côté, Monsanto n’est pas prêt d’arrêter le combat. « La décision est très surprenante eu égard aux inexactitudes et aux erreurs qui émaillent la thèse de Paul François. Mais ça n’est qu’une étape et la discussion va se poursuivre, le combat va se poursuivre », a réagi l’avocat de Monsanto, Me Jean-Daniel Bretzner, laissant entendre que le géant américain des semences et de l’agrochimie formera « vraisemblablement » un pourvoi en cassation.
Monsanto avait déjà été reconnu « responsable » en première instance en 2012.