Bart De Wever : «Schengen est cliniquement mort»

« Il faut revoir la convention de Genève de 1951 », a déclaré Bart De Wever, invité à l’université de Gand.

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Ce matin, Bart De Wever était à l’université de Gand, invité du professeur Carl Devos, où il prenait la parole devant les étudiants, leur donnant ainsi leur premier cours de sciences politiques.

L’auditoire de l’Université de Gand était bondé à 11 heures ce matin lorsque le président de la N-VA a pris la parole pour s’exprimer sur le dossier brûlant des réfugiés . Il avait au préalable sèchement été prié par la rectrice de l’Université de Gand de « s’écarter des quotes et des calculs de positionnement politique - une attitude qui m’a profondément déçue de votre part - ».

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« La Belgique pas si loin de la politique d’ouverture de ‘Sainte Angela’ »

Pendant plus d’une heure et demie, le président de la N-VA a aligné une série de chiffres et d’analyses géopolitiques pour démontrer que l’émotion légitime à l’égard de la détresse des réfugiés devait faire place à un minimum de réalisme.

Contrant les critiques selon lesquelles le gouvernement Michel serait rétif à l’accueil des réfugiés, le bourgmestre d’Anvers souligne que la Belgique accueille aujourd’hui 20 % de plus que la moyenne européenne : «  La Belgique n’est pas si loin de la politique d’ouverture de ‘Sainte Angela Merke’ ».

« Il n’y a pas chez nous de réfugiés dans la rue, contrairement à 2010, lors de la crisette des réfugiés gérée par le gouvernement des excellences socialistes qui ont laissé des dizaines de personnes dormir dans la rue. Cette même année, la ministre socialiste flamande de l’emploi, Monica De Coninck déclarait : ‘Stop à l’afflux des réfugiés’ : nous sommes en train de créer ‘un onder klasse' (une sous-classe) ».

« On parle toujours de la Syrie. La Syrie ? Un réfugié sur cinq arrivés en Belgique vient de Syrie. La moitié d’entre eux viennent d’Irak, et essentiellement de Bagdad. Or il n’y a pas de guerre à Bagdad. Et 80 % des Bagdadis venus en Belgique sont célibataires. S’ils viennent ici, c’est dans l’espoir de reverser de l’argent à leur famille restée au pays et ces gens ne quittent pas des zones en conflit. Ne soyons pas naïfs ».

Une guerre d’opinion

« L’opinion publique belge est très partagée et habitée par une angoisse existentielle d’ordre matériel ‘Avons-nous les moyens d’accueillir et de former ces gens ‘ mais surtout culturelle ».

« En Allemagne, souligne Bart De Wever, Angela Merkel a parlé du défi de l’engagement de dizaine de milliers de professeurs appelés à enseigner la langue germanique à des gens qui ne connaissent pas la langue de Goethe. Dans ma ville d’Anvers, six enfants sur dix de moins de 10 ans ne parlent pas le néerlandais. La Flandre sera confrontée à ce même défi de formation de ces réfugiés ».

Le président de la N-VA n’a pas éludé le problème du terrorisme : « Non, il n’y a pas de problème avec l’islam mais il y a un sérieux problème à l’intérieur de l’islam ».

Bart De Wever prend un exemple qu’il vient de vivre. En qualité de président de la N-VA, il est cité à comparaître par une femme musulmane lui reprochant de ne pas l’autoriser à nager librement en birkini dans les piscines publiques. « Je signale, précise Bart De Wever que cette dame a tout à fait le droit de nager dans cette tenue à certaines heures mais il n’est pas question sous couvert de non-discrimination d’accepter ce type de régression dans notre société. Jamais je n’accepterai ce type de concession à notre culture ».

Pour Bart De Wever, les accords de Schengen sont « cliniquement morts  ». Le président de la N-VA  estime par ailleurs que la convention de Genève de 1951 doit être adaptée : « La sécurité sociale d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle de 1951 ».

« Dans l’empire romain, il y avait un statut spécial pour les citoyens

Réagissant aux critiques adressées ce lundi à sa parlementaire Sarah Smeyers qui plaidait pour une diminution des allocations familiales en fonction du nombre d’années vécues en Belgique, Bart De Wever a cité une série de pays où cette législation est en vigueur. Surtout le président de la N-VA a continué à défendre sa position très controversée sur l’adoption d’un statut spécial sur les réfugiés. « L’historien » De Wever a rappelé que dans l’empire romain l’acquisition de la citoyenneté était liée à l’obtention d’une série de conditions. « Il faut parfois retenir les leçons de l’histoire », a souligné Bart De Wever.

Se disant très sensible à la situation parfois inhumaine vécue par les réfugiés, Bart De Wever a aussi qualifié de naïf tous ceux qui estiment que la Belgique pourrait accueillir toute la misère du monde.  «La création de 6.000 places d’accueil par mois sera-t-elle suffisante   ? Jusqu’où faudra-t-il aller   ? Personne n’est en mesure de dire quand cette crise s’arrêtera. Les problèmes de cette crise ne se termineront pas avec la création des places d’accueil. Ils ne font que commencer: il faudra ensuite loger ces gens, leur assurer un revenu, une formation et un emploi ».

Bart De Wever est revenu sur la perception auprès de l’opinion publique en soulignant   : « Lorsqu’un réfugié est reconnu, il reçoit 60 euros par jour, des capotes gratuites. Et pendant ce temps-là, nombre de personnes âgées ne parviennent pas à faire face au coût de leur home. Serait-il préférable pour ces personnes âgées de se faire reconnaître comme réfugiés fuyants les zones de conflit   ? ».

L’orateur nationaliste est ensuite revenu sur ses déclarations relatives à l’occupation du parc Maximilien qu’il assimile à un repère de gauchistes. Bart De Wever persiste et signe en précisant que plus aucun candidat réfugié n’occupe encore le parc Maximilien aujourd’hui   : « Il ne s’agit que de sans-papiers, de sans domicile fixe et d’activistes de gauche. Est-ce qu’un bourgmestre peut tolérer une telle situation dans sa ville ».

 

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