Liège En marge du dossier Dutroux Un enquêteur tué par les soupçons?

Liège En marge du dossier Dutroux Un enquêteur tué par les soupçons? JOËL MATRICHE C ette guerre à couteaux tirés entre deux services de police fut un moment très difficile de notre histoire judiciaire, résumait, mardi au tribunal civil de Liège, M e Brion, défenseur de la famille de Gérard Vanesse. En cause, l'arrestation, au plus fort de l'affaire Dutroux et dans un évident climat passionnel, de ce membre de la BSR, son incarcération pendant quatre jours puis, quelques mois plus tard, son décès inopiné. Le 16 novembre 1997, il est tombé dans sa cuisine. Une heure après, il était mort, victime d'un accident vasculaire cérébral, rappelle l'avocat. Pour les héritiers de Gérard Vanesse et pour celui qui les représente aujourd'hui, il ne fait pas de doute que c'est le stress qui a tué le gendarme: On le soupçonnait de trafic de voitures, de trafic de stupéfiants, de trafic d'êtres humains et d'association de malfaiteurs , raconte Me Brion. L'enquête était orientée: les policiers qui en étaient chargés ne retenaient que les élements défavorables à Gérard Vanesse, le juge n'était par conséquent pas correctement informé. Jusqu'au bout, cet homme et son épouse ont vécu un terrible calvaire... Le pire, comprend-on, fut d'être considéré comme le protecteur de Michel Nihoul et celui de Marc Dutroux: Les policiers qui l'ont arrêté étaient persuadés qu'ils tenaient un des chefs d'un grand réseau de pédophilie, que Gérard Vanesse était l'oeil de Nihoul à la gendarmerie. L'avocat demande que soit reconnu le lien de cause à effet entre l' incarcération injustifiée du gendarme et son décès, quelques mois plus tard. Il n'est pas question d'argent, nous voulons simplement que la mémoire de Gérard Vanesse soit réhabilitée .La défense, elle, rappelle qu'une plainte pour homicide involontaire à l'encontre des deux policiers avait déjà, en son temps, été déposée à Bruxelles mais qu'elle s'est soldée par un non-lieu. Et les parties n'ont pas fait appel, insiste Me Franchimont. Il n'y a rien à reprocher au travail des enquêteurs, ni ceux-ci ni l'Etat belge ne sont responsables du décès de Gérard Vanesse. Pour lever le doute, et décider d'éventuelles responsabilités, le tribunal devrait désigner des experts médicaux.

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