
A propos de cette carte
Cette carte montre le territoire de la Région bruxelloise qui comprend 19 communes. C’est là que, du 23 septembre au 25 octobre 2021, un total de 2.739 tubes passifs a été installé pour mesurer la qualité de l’air.
Sur ces 2.739 tubes, 2.485 (82,8 %) ont été « approuvés » par les experts de Curieuzenair. Certains ont été écartés parce qu’ils n’ont pas mesuré sur toute la période, d’autres présentaient des valeurs anormales, d’autres ont été cassés, etc.
Les stations de l’opération Curieuzenair sont réparties de façon équilibrée sur l’ensemble du territoire de la Région bruxelloise. On n’a donc pas mesuré uniquement les endroits les plus pollués ou les lieux qui le sont moins. Pendant un mois, sur un petit bout de textile enduit d’un produit spécial, les tubes ont absorbé le dioxyde d’azote (NO2) auquel ils ont été exposés.
En comparant ces données obtenues avec les résultats (annuels et instantanés) des stations de mesures de Bruxelles-Environnement, les chercheurs peuvent induire une mesure de concentration annuelle moyenne. La concentration mesurée en octobre 2021 a été convertie en une moyenne annuelle indicative basée sur les données des stations de surveillance officielles qui mesurent notamment le NO2 en continu toute l’année.
Les tubes étaient pour la plupart exposés à l’extérieur au premier étage des maisons, généralement à front de rue. Certains étaient davantage en hauteur, jusqu’au cinquième étage.
Sur la carte, les mesures ont été réparties en intervalle de différentes couleurs –de 0 à plus de 60 microgrammes de NO2 par mètre cube d’air. Pour chaque mesure en un point donné, la carte compare avec la moyenne des autres mesures réalisées sur la même commune.
Les mesures sont classées en catégories : de « très bon » à « extrêmement mauvais » et mises en relation avec la limite annuelle de 40 µg/m3 figurant dans la directive européenne sur la qualité de l’air.
La carte donne aussi des informations sur l’environnement des mesures. Est-ce une rue à fort trafic automobile ? Combien y a-t-il de voies de circulation ? Des files se forment-elles régulièrement ? Y a-t-il beaucoup de trafic de transit ? Elle précise l’environnement bâti : est-il ouvert, ou au contraire avec des immeubles hauts et resserrés ? Y a-t-il des arbres ? . Ces éléments donnent déjà des pistes d’explication sur la concentration de NO2 mesurée.
La mesure donnée porte sur une accumulation d’un seul polluant en un lieu précis sur une durée d’un mois. Les tubes n’ont donc pas mesuré la concentration de NO2 dans l’air en temps réel, ni l’exposition individuelle à la pollution ; celle-ci est constituée d’autres gaz et particules. Notre exposition dépend par ailleurs de notre mode de vie, de nos trajets, des autres endroits que nous fréquentons.
Sur le projet
La qualité de l'air est un enjeu majeur pour la vie en ville. Un défi sanitaire avant tout -la pollution atmosphérique cause des décès prématurés et accroît certains problèmes de santé- mais aussi un enjeu environnemental. Partout en Europe, les autorités prennent des mesures pour améliorer la qualité de l'air. Curieuzenair est un projet de science citoyenne associant Le Soir, De Standaard, Bruzz, l’Université d’Anvers, l’ULB, Bruxelles Environnement et le Bral. Tout en s'assurant du plus grand sérieux scientifique (à la faveur d'un encadrement par des experts universitaires et de l'administration bruxelloise de l'Environnement), il s'agit d'associer directement les habitants à la mesure de la pollution. L'opération bénéficie du financement de la fondation Bloomberg Philantropies.