Un des paradoxes du Communisme est qu'en voulant rendre (de force) tous les citoyens égaux, à tous les points de vue, il produit ses propres inégalités et elles sont au moins aussi profondes que celles générées par les démocraties libérales pratiquant une forme ou une autre de capitalisme. Le Communisme génère mécaniquement une élite dirigeante qui s'accapare non seulement le pouvoir, mais aussi pratiquement tout ce que le pays génère comme richesses, qu'elle use à son propre confort, alors que la population commune, elle, vit loin de l'opulence, généralement dans un état proche de la misère, si pas la misère complète, sans aucun espoir de voir sa situation s'améliorer. C'est ce qu'on appelle une Kleptocratie. Outre cela, mais le Communisme produit tout aussi mécaniquement une administration publique gargantuesque qui consomme un quantité ahurissante de resources pour fonctionner. De plus, l'absence de perspective d'amélioration génère, toujours mécaniquement, une corruption systémique, de la base au sommet, qui n'a rien à voir avec le concept même du Communisme. Le Communisme est une utopie qui faillit parce qu'elle ne tient pas compte d'un facteur essentiel qui est la nature humaine, qui est individualiste et pas collectiviste. Le Communisme veut faire de l'Homme l'équivalent d'une fourmi, sans âme, sans identité. Au final, l'aspiration essentielle de l'Homme est et reste d'être Libre et non subordonné à un dogme. Le Communisme prive l'Homme de cette liberté de choisir son destin comme il l'entend. Par définition, le Communisme est incompatible avec la Démocratie, seul système de gouvernement capable de garantir, autant que faire se peut, cette aspiration essentielle de l'Homme qu'est sa Liberté.
Joli plaidoyer, M. Van Obberghen, mais, vous en conviendrez, massivement ressassé depuis belle lurette (si pas depuis l'aube des Lumières, anticommunisme excepté bien sûr). Je ne dis pas cela pour diminuer la valeur de votre propos, mais pour souligner le fait que ni les sons de 'notre' langue, ni 'nos' mots, ni 'nos' concepts, ni même l'essentiel de ce que nous considérons comme 'nos' idées n'existeraient, s'ils ne nous avaient pas été donnés par notre mère, nos proches, notre collectivité, notre culture. Autrement dit, il faut rappeler avec M. Raspe que l'humain est un animal social, mixte individuel collectif par sa biologie, et qu'il l'est tout autant par son idéologie (sinon, que ferions nous sur ce forum, d'ailleurs ?). De ce fait, nos actions résultent d'un arbitrage engrammé entre pulsions individualistes et pulsions coopératives, que chacun doit équilibrer entre exploitation et émancipation des autres (de ce point de vue, la liberté est un espace qu'on peut offrir ou refuser aux autres, nullement une possession individuelle). Mais ceci dit, l'étude comparée des mérites des dogmes (bolchevisme, libéralisme) sur ces points n'est pas le propos de l'article ! Il s'agit ici d'interroger les arguties filandreuses et louvoyantes du PTB, toujours symptômes de politiques hypocrites. Ainsi que son parapluie moralisant, ce "pacifisme" formel, inconditionné, générique, pur alibi pour l'inaction, ou son échappatoire dans les trivialités du capitalisme. La question n'est pas de savoir si nous aimerions un régime de goulag (même si dans ces régimes, il y a aussi des gagnants et des perdants, les gagnants tenant autant que nous à 'leur' liberté !), mais de savoir si le PTB représente encore un vecteur d'émancipation pour tous (Cfr. M. Masure), et en particulier un espoir de rénovation de notre environnement economico-politique, combattant les inégalités et incluant une participation plus directe, plus constante et plus dialoguante de chacun dans les arbitrages sociétaux ?... ou si sa langue de bois et ses misérables contorsions ne signent pas tout simplement son entrée dans le spectacle de la particratie la plus désespérante ?
La réponse de Mr masure est interpellante, car elle vise à contredire la vision du communisme de Mr Van Obberghen, pour finalement lui donner entièrement raison dans sa conclusion en précisant ne pas adhérer aux versions intermédiaires du communisme. Or c'est justement le propos de Mr Van Obberghen, le communisme engendre ces versions intermédiaires qui créent une élite dirigeante accaparant pouvoir et richesses, dévoyant de fait le mouvement de son but initial et faisant du communisme une éternelle utopie...
@Masure "les différentes versions intermédiaires": traduction: les différents bides.
@ Raspe Eric, Et chez tous les primates, il y a une structure sociale basée sur la force, avec des dominants et des dominés.
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