La Suède n’est pas là «pour regarder les autres jouer»

PARIS Double buteur lors des trois derniers Euros, Zlatan Ibrahimovic pourrait être le premier joueur de l’Histoire à marquer dans quatre phases finales de l’Euro différentes. Après avoir été éliminé au premier tour il y a quatre ans et avoir hérité d’un tirage délicat, le capitaine suédois est ambitieux et assure que la Suède n’est pas venue pour regarder les autres jouer. La salle de presse du stade de France était bien remplie pour la conférence de presse de présentation de ce premier match de la Suède hier en milieu d’après-midi quand Erik Hamrén, le sélectionneur national, et son capitaine, Zlatan Ibrahimovic, ont pénétré dans les lieux. Après une brève introduction du sélectionneur, qui assure « respecter l’Irlande » et être « impatient que le match de ce lundi débute », il a fallu attendre les trois-quarts de la conférence de presse pour qu’une autre question lui soit posée. Entre les deux ? Des questions uniquement à l’attention de sa star d’attaquant, qui s’est montré sérieux et concentré, ne se laissant pas aller à la moindre excentricité. La seule question qui l’a fait sortir de son stoïcisme concernait la lenteur de l’axe défensif irlandais. La réponse de l’ancien Parisien, qui a refusé de parler de sa future destination, a alors fusé : « Moi aussi, je suis lent. Cela n’empêche pas de savoir jouer au foot. Les défenseurs centraux de l’Irlande peuvent être lents et forts. » Quelques semaines à peine après avoir déclaré quitter Paris en tant que légende après y être arrivé comme un roi, Zlatan Ibrahimovic retrouve avec plaisir un pays qu’il connaît bien. « J’attends ce premier match qui sera important pour nous. La différence entre le dernier Euro et maintenant, c’est que ça fait quatre ans que j’habite à Paris. C’est un peu comme si je jouais chez moi, donc. » Si la Suède aborde cet Euro avec un déficit d’image, à l’exception de son capitaine, ce dernier assure que lui et ses potes ne sont pas là pour faire de la figuration : « On n’est pas ici pour regarder les autres jouer, mais pour essayer de se qualifier. On doit être concentré sur le jeu et profiter de cette compétition. » Alors qu’il sort d’une nouvelle saison exceptionnelle avec 51 buts inscrits toutes compétitions confondues, il se sent au sommet de sa forme : « Physiquement et mentalement, je suis prêt. Je me sens fort et j’espère que ma bonne forme va se confirmer pendant le tournoi. En tout cas, je suis en confiance. » Lors de cet Euro, Zlatan pourrait d’ailleurs battre un nouveau record : celui de premier joueur à marquer lors de quatre phases finales de l’Euro différentes. Pour cela, il ne devra pas traîner puisque Cristiano Ronaldo, qui jouera ce mardi, est dans le même cas que lui. « Les records individuels viennent en second. Le plus important, c’est ce qu’on va réussir collectivement, peu importe ce que je fais », assure celui qui n’a pas le même degré d’exigence en sélection que celui qu’il avait au milieu des stars parisiennes : « Je suis plus patient ici en sélection, moins exigeant. » Capitaine d’une formation qui allie expérience et jeunesse, il sait ce que ce rôle signifie : « J’ai un rôle de responsable, sur le terrain, comme dans le vestiaire. Ce n’est pas quelque chose qu’on choisit, mais qu’on apprend. Cela fait quelques années que j’ai ce rôle et cela m’a encore permis de progresser. » Concernant le match, Zlatan Ibrahimovic ne veut pas sortir un favori, mais est conscient de l’importance de l’enjeu dans un groupe où la Suède devra ensuite affronter l’Italie puis la Belgique : « Ce sera un match compliqué. Le favori ? Il n’y en a pas. De toute façon, ce qui compte, c’est ce qui se passera sur le terrain ce lundi, pas ce qui se dit aujourd’hui (NDLR : lisez ce dimanche). » Pour « Ibra », comme pour son sélectionneur, cet Euro sera le dernier. « Il y aura de l’émotion ce lundi quand je vais rentrer dans ce stade et voir tous les maillots verts et jaunes. Et les vingt premières minutes du match seront très importantes », confie Erik Hamrén. Alors qu’il n’avait pas réussi à emmener la Suède plus loin que les poules il y a quatre ans, il espère un meilleur résultat cette année : « La différence avec l’Euro 2012, j’espère que ce sera le résultat. On a eu la chance de travailler avec une équipe au complet depuis qu’on est arrivé en France. On espère désormais profiter de l’expérience d’il y a quatre ans pour se qualifier pour la suite. » Pour cela, il peut compter sur un Zlatan Ibrahimovic plus déterminé et sûr de lui que jamais.

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