TVA à 23%, retraite à 67 ans…: voici les réformes que propose la Grèce
La zone euro a reçu jeudi soir, dans les temps, les nouvelles propositions de réformes promises par la Grèce pour espérer obtenir un troisième plan d’aide et rester dans la zone euro, a fait savoir le porte-parole de Jeroen Dijsselbloem, le patron de l’Eurogroupe.
« Les nouvelles propositions grecques ont été reçues par le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, il est important que les institutions (créanciers) les prennent en compte dans leur évaluation », a indiqué ce porte-parole, Michel Reijns, sur son compte Twitter.
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Les réformes
Les principales mesures :
► La hausse de la TVA
Le taux de la TVA, la pomme de discorde entre Athènes et ses créanciers, est fixé à 23 %, incluant aussi la restauration (qui jusqu’ici était à 13 %), comme le souhaitaient les créanciers.
Pour les produits de base, l’électricité et les hôtels, la TVA reste à 13 % et pour les médicaments, livres et places de théâtre à 6 %.
► Suppression des avantages fiscaux des îles
Le gouvernement propose la suppression des avantages fiscaux pour les îles (soit la réduction de 30 % de la TVA appliquée depuis plusieurs années), à commencer par les îles les plus riches et touristiques.
Cette suppression va commencer en octobre et sera faite graduellement pour s’achever d’ici la fin 2016.
►Hausse d’autres taxes
La hausse de la taxe sur les sociétés va passer de 26 % à 28 %, comme le souhaitaient les créanciers et non pas à 29 % comme l’avait initialement proposé Athènes.
Les taxes sur les produits de luxe seront également augmentées.
► La réforme des retraites et la fonction publique
Concernant l’âge du départ à la retraite, il est fixé à 67 ans ou 62 ans avec 40 ans de travail et sera relevé graduellement d’ici à 2022.
► La dette publique
Les propositions grecques prévoient également « la réglementation de la dette publique », à 180 % du PIB actuellement, selon une source gouvernementale qui n’a pas donné plus de précision sur ce sujet épineux dont la majorité des pays de la zone euro ne veulent pas entendre parler, surtout l’Allemagne et les pays du nord.
► Faciliter la reprise
« Un paquet de 35 milliards d’euros » consacré à la croissance est déjà prévu par la Commission européenne, selon une source gouvernementale grecque.
► La réforme de l’administration
Des gestionnaires seront embauchés d’ici 2015 pour évaluer les fonctionnaires et une série de mesures est prévue pour moderniser le secteur public.
► Privatisations
Le gouvernement accepte de vendre la part restant de l’État au capital social des télécommunications grecques OTE, dont le principal actionnaire est Deutsche Telekom.
L’appel d’offres sera aussi lancé pour la privatisation des ports du Pirée et de Thessalonique d’ici octobre.
► Objectifs budgétaires
Initialement Athènes s’était aligné sur les propositions des créanciers pour réaliser un excédent primaire budgétaire (hors service de la dette) de 1 % en 2015, 2 % en 2016 et 3 % en 2017 mais jeudi soir le gouvernement a indiqué que ces objectifs devaient être examinés de nouveau car la situation économique s’est aggravée ces derniers jours, surtout après l’imposition du contrôle des capitaux et la fermeture des banques.
Les propositions de réformes sont aussi disponibles sur internet.
Et maintenant ?
Si ce programme donne satisfaction, les dirigeants européens pourront officiellement donner le coup d’envoi des négociations sur ce nouveau programme d’aide dimanche, lors d’un sommet exceptionnel à Bruxelles élargi aux 28 pays de l’Union européenne, les conséquences politiques de la crise grecque s’étendant bien au-delà de la seule zone euro.
Dans le cas contraire, cette réunion pourrait se transformer en sommet de crise, amorçant une sortie de la Grèce de la monnaie unique.
Le porte-parole du président de l’Eurogroupe a annoncé qu’il ne ferait aucune déclaration jusqu’à la fin des évaluations.